7 FIEFS LUXEMBOURGEOIS
Les monnaies des fiefs comptent parmi les plus rares de la série luxembourgeoise, la plupart des pièces
n’étant connues qu’en un ou deux spécimens.
La seigneurie de Schônecken est représentée par un esterlin de Hartrad (1316-1351). — Les deux plaques
émises par Jean de Montjoie et de Butgenbach, seigneur de St. Vith (1346-1352), sont de; spécimens
uniques. — La Terre Franche de Cugnon est mieux représentée par le numéraire de Jean-Théodore,
comte de Lôwenstein-Wertheim-Rochefort (1611-1644), dont on peut admirer de superbes Rixthalers
et des doubles tournois, à la suite desquels est exposé un denier tournois de son fils Ferdinand-Charles
(1644-1672).
Les quelques monnaies retrouvées de l’abbaye d’Echternach, des comtés de Chiny et de Salm en Ar-
denne, et des seigneuries de Moiry et d’Orchimont, sont conservées dans des collections étrangères.
(7) MONNAIES D’OR MEDIEVALES
Les pièces d’or exposées, au nombre de 51, sont de provenance inconnue. Ceci ne diminue pas trop la valeur
qu’elles présentent à nos yeux, car nous savons par différentes trouvailles faites au pays, que presque
toutes ces pièces étrangères entrèrent pour une large part dans la circulation monétaire de notre ré-
gion. C’est le cas notamment des florins émis par les archevêques de Trèves, de Cologne et de Mayence,
qui forment la majorité des pièces exposées. Le mouton d’or de Jean le Bon, roi de France (1350-1364)
— pièce superbe — exposé dans la vitrine en bas, à droite, est reproduit à la fig. 18. Ce type de mon-
naie — dit aussi «agnel » — était représenté en 72 spécimens dans un lot de 345 pièces du fameux
trésor de monnaies d’or découvert en 1472 dans une maison appartenant alors à Bernard de la Roche,
marchand à Luxembourg. Une autre monnaie d’or très populaire fut la chaise d’or (c£. fig. 19), présente
dans les trésors de Lieler (1850), de Reichlange (1864) et d’Arsdorf (1914).
Reconnaissable à son flan ébréché, une falsification d’époque du florin de Robert, comte puis duc de
Bar (1352-1355-1411), est visible dans la vitrine, à droite. La peine de mort dont étaient passibles les
faux-monnaveurs ne devait pas tellement les décourager dans leur besogne, à en juger d’après les actes
judiciaires de l’époque et les falsifications retrouvées. La reproduction d’un tableau de Marinus Claeszon
van Reymerswaele (1539) montre un banquier et sa femme occupés à vérifier, au moyen d’une balance,
le poids de monnaies d’or et d’argent, afin d’éliminer les pièces fausses ou rognées.
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