AVERTISSEMENT
Si, gráce à des achats occasionnels et à des dons, quelques oeuvres
d'artistes étrangers appartiennent au Musée depuis un certain temps
déjà, la décision de constituer une collection d'art contemporain n'a été
prise qu'en 1958. Or, avec les moyens dont on disposait, il était trop tard
à ce moment-là pour se procurer encore des peintures et des sculptures
de ces maítres universellement reconnus (à Pheure actuelle) qui se
nomment Bonnard et Matisse, Dufy et Rouault, Picasso, Braque,
Delaunay et Léger, Kandinsky, Klee, Miró, Chagall, Brancusi, Laurens,
etc. Il fallait donc ou bien renoncer à former une collection qui fût
vraiment significative, ou bien acquérir des oeuvres créées par des
artistes qui ont succédé aux maîtres d’hier et dont certains apparaîtront
un jour (aux yeux de tous) comme les maîtres d'aujourd'hui. C’est
la seconde formule qui a été adoptée par la Commission d’achat du
Musée et approuvée par le Ministre des Affaires Culturelles.
Il en est résulté, avec logique, une collection où dominent les
formes et les couleurs inventées, mais inventées dans la majorité des
cas par des artistes qui demeurent en contact avec ce qu’on appelle
la nature. Cette remarque ne vaut pas seulement pour ceux qui sont
manifestement des figuratifs, mais elle s’applique aussi à ceux chez
lesquels les objets ont cessé d’être identifiables.
Est-ce à dire qu'on n'a rassemblé que des jeunes, des peintres
(car c'est sur la peinture que l'on a voulu mettre l'accent d'abord)
qui n’ont pas encore dépassé le stade de la première expérimentation
et des tentatives hasardeuses? Nullement. Sur les cinquante-huit
artistes représentés, il n’y en a que huit qui sont nés aprés 1920. La plu-
part ont donc derrière eux une longue carrière et leur art est le résultat
de recherches ardemment poursuivies pendant des années. Aussi la
personnalité de chacun a-t-elle eu le temps de s’affirmer, à telle enseigne
que nous sommes en présence d’oeuvres qui, tout en pouvant offrir
des affinités, sont parfois très éloignées les unes des autres.
Considère-t-on les protagonistes d’une figuration libre qui usent
de couleurs vives? On découvre dans les paysages expressionnistes de