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N°II 2025   MuseoMag 
peint, et bien d’autres choses encore. Ils pâturent le 
papier causant éraflures et piqûres. Les dessins dis- 
paraissent, les supports s’amenuisent et deviennent 
transparents jusqu’à percer. 
Face à la glutonnerie de ces nuisibles muséo- 
phages, le Rathgen Forschungslabor à Berlin a 
développé un piège redoutable. Un simple tube 
en carton d’un diamètre et d’une hauteur de 10 cm 
permet d’appâter efficacement ces destructeurs. 
Incités à grimper, ils tombent immanquablement 
dans une coupelle et le conduit se referme. Les 
bords lisses du couvercle en tôle les piègent pour 
de bon. Une fois ainsi cloîtrés, ils finissent par se 
dévorer entre eux. 
PÉRIL EN LA DEMEURE 
Difficile à éradiquer, les lépismes représentent une 
véritable plaie dans les dépôts et salles d’exposition. 
Sur les œuvres, ils peuvent facilement être éliminés 
avec des températures élevées ou négatives. Mais 
ils sont impossibles à déloger de leurs cachettes 
dans le bâti, si l’on ne recourt pas à des « armes » 
chimiques. Même en mettant en œuvre de gros 
moyens, le résultat reste aléatoire : un gel toxique 
déposé à l’intersection entre murs et sols, les appâte 
et les empoisonne, certes. Mais il s’agit plutôt d’un 
contrôle de population que d’une éradication. Dans 
le cas de tels nuisibles, le monitoring constant est 
indispensable pour détecter un regain dès son 
apparition et pouvoir intervenir au plus tôt. Notre 
veille sanitaire combinant une surveillance par pié- 
geage et un système de traitement des œuvres à 
base de chaleur à humidité relative régulée nous 
donne les meilleures chances pour contrer ce nou- 
veau péril en la demeure. 
Muriel Prieur PRÉVENTION