31 N°II 2025 MuseoMag peint, et bien d’autres choses encore. Ils pâturent le papier causant éraflures et piqûres. Les dessins dis- paraissent, les supports s’amenuisent et deviennent transparents jusqu’à percer. Face à la glutonnerie de ces nuisibles muséo- phages, le Rathgen Forschungslabor à Berlin a développé un piège redoutable. Un simple tube en carton d’un diamètre et d’une hauteur de 10 cm permet d’appâter efficacement ces destructeurs. Incités à grimper, ils tombent immanquablement dans une coupelle et le conduit se referme. Les bords lisses du couvercle en tôle les piègent pour de bon. Une fois ainsi cloîtrés, ils finissent par se dévorer entre eux. PÉRIL EN LA DEMEURE Difficile à éradiquer, les lépismes représentent une véritable plaie dans les dépôts et salles d’exposition. Sur les œuvres, ils peuvent facilement être éliminés avec des températures élevées ou négatives. Mais ils sont impossibles à déloger de leurs cachettes dans le bâti, si l’on ne recourt pas à des « armes » chimiques. Même en mettant en œuvre de gros moyens, le résultat reste aléatoire : un gel toxique déposé à l’intersection entre murs et sols, les appâte et les empoisonne, certes. Mais il s’agit plutôt d’un contrôle de population que d’une éradication. Dans le cas de tels nuisibles, le monitoring constant est indispensable pour détecter un regain dès son apparition et pouvoir intervenir au plus tôt. Notre veille sanitaire combinant une surveillance par pié- geage et un système de traitement des œuvres à base de chaleur à humidité relative régulée nous donne les meilleures chances pour contrer ce nou- veau péril en la demeure. Muriel Prieur PRÉVENTION