39 N°I 2025 MuseoMag TRAITEMENT progressivement redescendue. L’humidité relative est adaptée tout au long du processus pour rester stable à 50% et qu’aucun échange d’eau ne puisse avoir lieu entre l’objet et l’air ambiant. Un ordinateur intégré calcule les valeurs sur base du diagramme de Keylwerth. Ainsi la différence de température entre le noyau et la surface de l’objet ne dépasse jamais une valeur prédéfinie qui oscille autour des 3 °C. Ceci évite tout changement dimensionnel et toute tension dans l’objet. Les œuvres peintes, dorées, ou encadrées sont en parfaite sécurité. ÉCOLOGIQUE Alors comment imaginer un tel traitement par machine? Il s’agit en fait d’un « simple » conteneur à bateau récupéré dans lequel est installé toute une machinerie complexe d’humidification et de dés- humidification contrôlée par ordinateur. Une double paroi en tôle tôle inox perforée permet la diffusion de l’air stabilisé sur toute la surface interne afin d’avoir un climat aussi homogène que possible. Un cycle normal dure environ 17 heures, ce qui est assez court comparé aux trois semaines d’une anoxie. De faible consommation énergétique et en eau la technique a une empreinte carbone très ré- duite. De plus, elle est à 100% sans produits chimiques. Comme l’air est constamment nettoyé par des filtres au charbon actif à particules aériennes à haute ef- ficacité, piégeant d’éventuels anciens composants biocides rendus volatils même à faible température, le traitement contribue de surcroît à la dépollution des œuvres. Le conteneur peut être utilisé comme salle de qua- rantaine entre deux traitements, accueillant d’office les objets suspicieux jusqu’au prochain cycle. Le faible coût et la facilité d’utilisation permettent de plus de traiter tous les consommables afin d’éviter d’importer des nuisibles. Dernier avantage de notre machine qui n’est pas des moindres: par nature, elle est déplaçable et pourra nous suivre lors d’une dé- localisation de notre dépôt. Muriel Prieur