3 N°I 2025 MuseoMag ÉDITORIAL CHÈRES LECTRICES, CHERS LECTEURS Nouvelle année, nouvel élan ! Au Fëschmaart, le 1er janvier 2025 est réellement synonyme de nouveau départ puisqu’il coïncide avec un changement de direction. Récemment nommée à la tête du Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art, j’ai le plaisir de pouvoir écrire à partir de ce jour un tout nouveau chapitre de son histoire. Je me réjouis de rejoindre cette vénérable institution et sa dynamique équipe pour répondre mieux encore aux attentes du public. Ce nouveau numéro illustre bien l’enthousiasme qui anime cette maison. Après une programmation 2024 largement placée sous le sceau du jubilé de la Révolution des Œillets, le musée revient avec émotion sur les temps forts des expositions La révolution de 1974. Des rues de Lisbonne au Luxembourg et Alfredo Cunha, photographe. 50 ans de carrière. Les deux expos étant prolongées d’une semaine, ne manquez surtout pas notre finissage libre d’accès les 11 et 12 janvier. L’esprit révolutionnaire a aussi germé au Luxembourg sous le pinceau de l’artiste Marc Henri Reckinger (1940-2023). À l’occasion de la remise à titre posthume du Lëtzebuerger Konschtpräis 2024, nos partenaires des Centres d’art de Dudelange proposent un éclairage plus personnel sur la vie et l’œuvre du lauréat, qui a vécu et enseigné dans cette ville. Prenez surtout note de la table ronde fin janvier sur l’art engagé qui comptera notamment avec la participation de la première lauréate de ce prix, Berthe Lutgen. Le combat est aussi ce qui transparaît dans l’entretien réalisé avec un autre vaillant artiste, Noël Dolla, qui à 79 n’a pas fini d’en découdre : de plus, son œuvre majestueuse Toile rouge, à l’affiche de notre exposition Supports/Surfaces et issue de notre collection, confère aussi tout son éclat à la Une de ce numéro. L’espace Collections/Revelations accueille toujours le formidable triptyque de Francis Bacon autour duquel de nouvelles visites thématiques sont proposées : à ce sujet, vous lirez avec intérêt un article qui approfondit l’aspect queer propre à cet artiste tourmenté. Lors de votre visite, poursuivez plus loin et laissez-vous interpeller par un espace interactif pour petits et grands sous le titre « Let’s Talk About Art ». Des efforts de médiation innovants qui se traduisent également au Musée Dräi Eechelen : l’ancien fort vient de se doter d’une mascotte, Siggi, et d’un carnet d’activités ludique sur lequel est calée une passionnante chasse aux trésors. Les collections d’un musée ne sommeillent pas. Non seulement nous les mettons en perspective dans le cadre d’expositions ou de prêts, mais nous les renouvelons en poursuivant une politique d’acquisition ciblée, comme cette coupelle en argent de l’orfèvre Johann Heinrich Poelcking qui vient d’enrichir nos Arts décoratifs, ou encore les trois tableaux de Monique Daniche (1737-1824), une peintre stras- bourgeoise à dé- couvrir sans plus attendre. Le portrait de « Madame Sans- Gêne » habille déjà la galerie des portraits du parcours Art ancien. Le magazine revient encore sur de nouvelles initiatives comme la première édition des Digital Days coorganisée avec nos partenaires du Naturmusée et du Centre national de l’audiovisuel, ou encore sur les fructueuses sessions de Creative Writing coorganisées par le Lëtzebuerger Konschtarchiv et le service archives. À propos documents conservés, il arrive qu’au dépôt, lors de rangements plus systématiques, on mette la main sur des pièces insoupçonnées, comme cette ancienne affiche d’exposition sur la poterie datant de 1945, ayant émergé, intacte, pour le plus grand bonheur de nos archivistes et de notre mémoire collective. Côté restauration, le service poursuit son travail d’expertise : grâce à l’imagerie scientifique, nous avons pu mettre à nu des dessins sous-jacents dans un portrait de notre collection représentant Andries Van Hoorn. Le service régie s’est doté d’une machine redoutable permettant de lutter contre les nuisibles de manière écologique : en interne, nous l’avons déjà affectueusement baptisée « machine à popcorn ». L’année 2025 sera essentiellement placée sous le signe de la photo avec le déploiement du Mois européen de la photo au Fëschmaart et au Dräi Eechelen, mais sera aussi l’occasion d’une sur- prenante exposition sur le thème « paysages » dans le cadre du Luxembourg Urban Garden (LUGA) – nous reviendrons plus en détail sur cette actualité prochainement. Enfin, qu’il me soit permis de relever que 2025 marque aussi et surtout un bel anniversaire : celui du MuseoMag, qui souffle ses dix bougies. Vous êtes de plus en plus nombreux à nous faire part de vos échos enthousiastes, ce qui nous conforte dans nos efforts de rédaction et de partage. En ce sens, bonne lecture et surtout bonnes visites ! TANIA BRUGNONI, DIRECTRICE