29 02 ‘ 2023   museomag 
périple de plus de 7.000 km. Une personne accrédi- 
tée de notre transporteur arrive exprès de Francfort 
afin de sécuriser notre caisse au dépôt et la labelliser 
«know consigner», ceci devant lui éviter d’être ouverte 
par la douane et d’exposer le tableau aux courants 
d’air du Cargocenter. Et bien sûr le tableau doit être 
accompagné par un courrier. Moi, en l’occurrence. 
HORS LIMITES 
L’organisation d’une mini-tournée aux États-Unis doit 
permettre de rassembler toute une série de Picasso 
de provenances diverses pour trois expositions: une 
première au Mint Museum à Charlotte en Caroline du 
Nord, une deuxième ensuite au Cincinatti Art Museum 
dans l’Ohio et finalement une troisième au Mississippi 
Museum of Art à Jackson. Plusieurs œuvres, de petit 
format, font le voyage d’Europe et peuvent transiter 
par Francfort – ce qui n’est pas le cas de notre Picasso 
qui embarquera immédiatement depuis le hub luxem- 
bourgeois de la flotte Cargolux dont les soutes peuvent 
accueillir de plus grandes caisses, comme la nôtre. 
Mais quelques jours avant le grand départ, j’apprends 
que le paysage de la Pinacothèque de Munich, dont la 
caisse de prêt est plus grande que le format du tableau 
ce qui invalide son envol depuis Francfort, fera égale- 
ment le voyage avec moi. Dans son sillage, Joséphine, 
son courrier, rejoint l’aventure. 
Le matin de l’embarquement, l’enregistrement com- 
mence par les Picasso – honneur au maître! – douane 
et palettage au Cargocenter. Ensuite les accompagna- 
trices rejoignent la file via le terminal du Findel. Là, 
Joséphine et moi sommes rejointes par une troisième 
acolyte de notre road trip, Claire: elle est en charge de 
toute une série d’œuvres du musée Picasso de Paris. La 
traversée s’annonce plus animée que prévue: check in, 
bagages et boarding pass au business desk. Quelle n’est 
pas notre surprise de constater que notre carte d’em- 
barquement consiste en un bout de papier A5 écrit à 
la main! 
Nous sommes toutes trois guidées à travers la 
sécurité jusqu’aux portes d’embarquement extra- 
européennes. Une hôtesse, qui vient régler les der- 
nières formalités directement sans passer par un 
comptoir, nous prévient que l’équipage arrivera tard 
et que l’embarquement sera rapide ce soir. Le temps 
pour nous trois de faire connaissance, de trouver une COURRIER