13 04 ‘ 2022 museomag sont démantelés. Constant de Muyser, ingénieur et infatigable collectionneur de plans historiques et de monnaies (dont les collections seront cédées par la suite au Musée de l’État), dresse en 1898 une première liste des médailles ayant trait «à l’histoire du pays de Luxembourg». Il recense dix médailles pour le siège de 1684, principalement celles de sa collection mais aussi un médaillon en argent, de 74 mm de diamètre et de 134 grammes. Ce dernier avait été acquis par Nicolas van Werveke pour l’Institut grand-ducal en 1889 auprès du marchand Jacques Schulman à Amersfoort (province d’Utrecht) et décrit brièvement dans les publications de la Section historique en 1890. UNE BOÎTE DÉSESPÉRÉMENT VIDE En 1934, Paul Medinger, alors conservateur des collections historiques et archéologiques du Musée de l’État, décrivait minutieusement une série de sept médailles de Louis XIV célébrant la prise de Luxem- bourg en 1684. Une exposition Vauban à Luxembourg rassemble pour la première fois à Luxembourg plu- sieurs documents et portraits afin de célébrer le 250e anniversaire de cet événement historique. Medinger mentionne un très bel exemplaire en argent de la médaille représentée ici et l’attribue à la collection du Ministre d’État Paul Eyschen (1841-1915) qui intégrera les collections nationales. Malheureusement, seule sa boîte en bois fut conservée désespérément vide, l’exemplaire ayant disparu, probablement durant l’occupation allemande en 1941-44. UN MODÈLE RARISSIME Cette médaille en argent acquise en 2013 auprès d’une maison de ventes numismatiques suisse, d’un module de 58 mm de diamètre et pesant 88,17 grammes (3 écus en argent ou 1/5e de livre, 173 de marc de Paris), ressemble à cette pièce et peut combler la perte. Grâce à ses dimensions et au métal précieux de sa frappe, elle est l’une des plus rares parmi les nombreuses compositions métalliques célébrant la conquête de la ville par le Roi-Soleil. Cet exemplaire demeure le seul de ce module apparu sur le marché ces 25 dernières années, voire durant le dernier demi-siècle. La gravure ciselée de son revers met particulièrement en valeur l’allégorie de la «Securitas Provinciarum», la Sécurité des Provinces, qui repose sur les remparts de la forteresse de Luxembourg. Quant à l’exemplaire du Cabinet des Médailles qui présentait le même revers, il s’est perdu dans les tour- ments de la guerre et demeure introuvable. Invitation perpétuelle à scruter les ventes numismatiques en portant une attention éclairée au Roi-Soleil et à la célébration de ses conquêtes luxembourgeoises. Cécile Arnould © mnha / ben muller