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sont démantelés. Constant de Muyser, ingénieur et 
infatigable collectionneur de plans historiques et de 
monnaies (dont les collections seront cédées par la 
suite au Musée de l’État), dresse en 1898 une première 
liste des médailles ayant trait «à l’histoire du pays de 
Luxembourg». Il recense dix médailles pour le siège de 
1684, principalement celles de sa collection mais aussi 
un médaillon en argent, de 74 mm de diamètre et de 
134 grammes. Ce dernier avait été acquis par Nicolas 
van Werveke pour l’Institut grand-ducal en 1889 
auprès du marchand Jacques Schulman à Amersfoort 
(province d’Utrecht) et décrit brièvement dans les 
publications de la Section historique en 1890. 
UNE BOÎTE DÉSESPÉRÉMENT VIDE 
En 1934, Paul Medinger, alors conservateur des 
collections historiques et archéologiques du Musée 
de l’État, décrivait minutieusement une série de sept 
médailles de Louis XIV célébrant la prise de Luxem- 
bourg en 1684. Une exposition Vauban à Luxembourg 
rassemble pour la première fois à Luxembourg plu- 
sieurs documents et portraits afin de célébrer le 250e 
anniversaire de cet événement historique. Medinger 
mentionne un très bel exemplaire en argent de la 
médaille représentée ici et l’attribue à la collection du 
Ministre d’État Paul Eyschen (1841-1915) qui intégrera 
les collections nationales. Malheureusement, seule 
sa boîte en bois fut conservée désespérément 
vide, l’exemplaire ayant disparu, probablement durant 
l’occupation allemande en 1941-44. 
UN MODÈLE RARISSIME 
Cette médaille en argent acquise en 2013 auprès d’une 
maison de ventes numismatiques suisse, d’un module 
de 58 mm de diamètre et pesant 88,17 grammes 
(3 écus en argent ou 1/5e de livre, 173 de marc de Paris), 
ressemble à cette pièce et peut combler la perte. Grâce 
à ses dimensions et au métal précieux de sa frappe, 
elle est l’une des plus rares parmi les nombreuses 
compositions métalliques célébrant la conquête de la 
ville par le Roi-Soleil. Cet exemplaire demeure le seul 
de ce module apparu sur le marché ces 25 dernières 
années, voire durant le dernier demi-siècle. 
La gravure ciselée de son revers met particulièrement 
en valeur l’allégorie de la «Securitas Provinciarum», la 
Sécurité des Provinces, qui repose sur les remparts de 
la forteresse de Luxembourg. 
Quant à l’exemplaire du Cabinet des Médailles qui 
présentait le même revers, il s’est perdu dans les tour- 
ments de la guerre et demeure introuvable. Invitation 
perpétuelle à scruter les ventes numismatiques en 
portant une attention éclairée au Roi-Soleil et à la 
célébration de ses conquêtes luxembourgeoises. 
Cécile Arnould 
© 
mnha 
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ben muller