3 02 ‘ 2022   museomag 
ÉDITORIAL 
THE RAPE OF EUROPE  –   
EN SIGNE DE SOLIDARITÉ AVEC L’UKRAINE 
Chères lectrices, chers lecteurs, 
L’agression russe et la guerre meurtrière qui s’abat sur le 
peuple ukrainien depuis le 24 février nous replongent 
dans les temps les plus sombres de l’histoire européenne. 
Comment réagir en tant que musée, comment poser 
un signe de solidarité avec les opprimés alors qu’une 
coopération directe avec un musée ukrainien s’avère 
pour l’heure impossible et que nos propres collections 
ne renferment quasiment aucun objet en relation avec 
ce pays? Le jour de l’ouverture des hostilités, nous nous 
trouvions par pure coïncidence en contact avec l’artiste 
Maxim Kantor, en vue de préparer une rétrospective 
prévue fin 2023. Peintre d’origine russe vivant en 
France et connu pour sa position très critique à l’égard 
du régime de Poutine et de l’évolution récente de la 
Russie, Kantor a spontanément accepté de modifier nos 
plans. Ainsi, au regard de l’inquiétante actualité, nous 
montrerons déjà à partir du 28 avril une cinquantaine 
de ses œuvres à forte composante politique, qui 
démasquent le caractère totalitaire et agressif du 
régime russe actuel. L’exposition inclura encore un 
tableau actuellement en voie de réalisation et qui 
donnera son titre à l’exposition: The Rape of Europe. Une 
deuxième coïncidence fait que plusieurs salles au 4ème 
étage, entièrement nues dans l’attente d’une réfection 
du parquet, se prêtent parfaitement à cet accrochage 
spontané. En concertation avec l’artiste, nous avons 
décidé de les utiliser dans l’urgence, en les laissant dans 
leur état brut actuel. Nous présenterons cette exposition 
– exceptionnelle dans tous les sens – en collaboration 
avec la Croix-Rouge luxembourgeoise. L’entrée sera 
libre, par contre nous invitons les visiteurs à déposer un 
don en faveur de l’aide aux réfugiés ukrainiens accueillis 
au Luxembourg. Vous trouverez plus d’informations sur 
ce projet aux pages 4 et 5 du présent 
museomag. 
Un projet planifié sur plusieurs années et portant 
sur un sujet sociétal très controversé sera lui inauguré 
déjà le 7 avril: Le Passé colonial du Luxembourg. Je 
vous recommande dans ce contexte aux pages 14-17 
un entretien avec Irene Flunser Pimentel, éminente 
spécialiste de l’histoire contemporaine du Portugal, sur 
les guerres coloniales du Portugal et ses conséquences 
directes pour notre pays. Quant à Iran Between Times 
d’Alfred Seiland, à l’affiche déjà depuis fin novembre 
2021, le pays et notre exposition font aux pages 20-23 
l’objet d’un regard critique par la romancière et essayiste 
d’origine iranienne Abnousse Shalmani. La journée 
découverte organisée pour le Nouvel An perse dans 
le cadre de cette même exposition a attiré un public 
très nombreux et enthousiaste. Elle fait l’objet d’un 
regard rétrospectif aux pages 24-27. 
D’autres contributions dans le présent numéro de 
notre Museomag s’intéressent à nos collections: à une 
acquisition importante en art luxembourgeois aux pages 
28-29, aux retrouvailles de deux époux de l’époque de 
la Renaissance séparés pendant 150 ans aux pages 8-11, 
à la restauration de trois portraits pour une exposition 
au Musée Dräi Eechelen aux pages 12-13 et finalement 
aux risques de santé pouvant émaner de certains objets 
aux pages 30-31. 
Plus que jamais, la culture constitue une ressource 
importante face au mensonge et à la barbarie! 
À bientôt dans un de nos musées. 
MICHEL POLFER 
DIRECTEUR DU MNHA 
Maxim Kantor, Minautaurus, 2016