28 museomag   03 ‘ 2020 
«AVEC 1.200 PERSONNES, IL AURAIT 
FALLU POUSSER LES MURS» (1/2) 
TROIS DE NOS GUIDES ONT PRODUIT DES VIDÉOS DE MÉDIATION CHEZ EUX 
DURANT LE CONFINEMENT: RETOUR SUR CETTE EXPÉRIENCE INÉDITE 
Le secteur cuturel a été durement frappé avec l‘entrée 
en vigueur de l’état de crise à la mi-mars et l’imposition 
du confinement. Même si notre établissement muséal, 
régulé sur une programmation au long cours, a un peu 
moins souffert que d’autres établissements voué aux 
arts vivants, notre équipe de médiateurs a été, du jour 
au lendemain, privée de service au public. Notre guide 
Loïc François n’est pas près d’oublier la journée du 13 
mars: «J’étais justement en chemin pour aller faire une 
animation sur la préhistoire pour une classe de primai- 
re quand on m’appelle pour me prévenir de son annu- 
lation et de la fermeture sine die du musée». 
L’imminence de cette crise sanitaire a placé les 
musées face à de nouveaux défis pour éviter de perdre 
le contact avec leurs visiteurs. Les réseaux sociaux au- 
ront servi d’appréciable levier de communication pour 
pouvoir rapidement rebondir et y offrir une program- 
mation virtuelle. Le service des publics s’est ainsi efforcé 
de proposer, avec le concours des conservateurs et des 
guides, une programmation savamment diversifiée sur 
trois plateformes – Facebook, Twitter et Instagram – en 
publiant tous les jours un contenu nouveau, spécifique 
au jour de la semaine et au canal de médiation, sous la 
bannière MNHA@Home et M3E@Home. Nos abonnés 
semblent avoir tout particulièrement apprécié la série 
«coups de cœur» que trois de nos guides – Nathalie 
Becker, Thomas Godfrin et Loïc François – ont concocté 
depuis leur «cuisine» pour vous délecter de nourritures 
culturelles. 
LEANDRO S‘EST AUSSI PRIS AU JEU 
«J’étais bien contente de pouvoir me mettre ‘à table’ 
pour ainsi dire et reprendre du service: même si la 
formule virtuelle est loin d’équivaloir un échange 
en chair et en os, j’étais ravie de relever le défi», fait 
valoir Nathalie Becker qui enregistrait effectivement 
depuis sa cuisine avec l‘aide de son fils, Leandro (15 
ans). «En tant que ‘gamer’ averti, il a pu m’épauler dans 
cette aventure technologique en téléchargeant un 
logiciel de montage pour finaliser les prises de vue», 
précise-t-elle, pas peu fière de la complicité ainsi tissée 
avec son fiston adolescent. «Il s’est tellement pris au 
jeu qu’à la fin, il m‘a même créé un personnage virtuel 
Nathalie Becker: «Heureusement que mon fiston, Leandro (ci-contre), m‘a épaulée dans cette aventure technologique». 
© 
éric chenal