3 03 ‘ 2019 museomag ÉDITORIAL Les vacances d’été approchent à grand pas et bientôt beaucoup d’entre nous partiront à l’étranger pour y trouver des inspirations nouvelles. Pour les musées cependant, l’heure n’est pas au repos, bien au contraire. La présente édition de notre magazine museomag pourra sans doute vous en convaincre. Au MNHA vous attend tout au long de l’été et jusqu’au 29 septembre notre contribution à la 7e édition du Mois européen de la Photographie au Luxembourg. Sous le titre évocateur Bodyfiction(s), douze artistes illustrent les nouvelles visions que la photographie contemporaine porte sur le corps humain en effaçant ou en brouillant les catégories et les idées préconçues. Si vous penchez plus pour la peinture moderne, voici deux bonnes raisons de ne pas bouder le MNHA durant l’été: en effet, en parallèle à l’exposition sur la Sécession à Luxembourg, déjà présentée plus en détail dans l’édition de printemps de notre magazine, nous consacrons encore jusqu’en décembre un accrochage spécial à Nico Klopp, secrétaire et ardent défenseur des Sécessionnistes. Laura Kollwelter, assistante scientifique des Beaux-arts et commissaire de cet accrochage spécial, vous en dit plus aux pages 8-9. Au moment où vous lirez ces lignes, la nouvelle exposition temporaire du M3E aura elle aussi déjà ouvert ses portes: Et wor emol e Kanonéier - L’Artillerie au Luxembourg vous permettra de découvrir l’évolution de cette catégorie d’armes qui depuis la fin du Moyen Âge a été le principal facteur pour le développement de forteresses modernes comme celle de Luxembourg. Aux pages 6-7, Simone Feis et Ralph Lange de notre Centre de documentation sur la forteresse vous parlent des travaux de préparation d’une telle exposition et aussi des relations très étroites entre canons et… cloches. Ralph Lange quant à lui vous présente aux pages 20-21 une donation exceptionnelle des Archives nationales en rapport étroit avec l’exposition. Il s’agit des protocoles de la commission militaire de la Confédération germanique qui permettent de connaître maints détails de la vie quotidienne et de l’administration de la forteresse fédérale de Luxembourg entre 1819 et 1866. Dans une interview avec Madame Brigitte Jordan, Simone Feis revient aux pages 10-11 sur un des collectionneurs les plus importants de livres anciens sur l’art de la forti- fication, Klaus Jordan, qui vient malheureusement de nous quitter. Sa collection, unique en Europe, a pu être acquise il y a dix an pour le Centre de documentation sur la forteresse. Mais nous préparons bien sûr aussi déjà pour vous les projets de la rentrée. Au Marché-aux-Poissons, nous lancerons le 26 septembre #wielewatmirsinn - 100 ans de suffrage universel au Luxembourg une exposition d’une envergure exceptionnelle que nous concevons en étroit partenariat avec la Chambre des Députés. Régis Moes, un des deux co-commissaires, vous présente le sujet aux pages 4-5. L’exposition sera accompagnée d’un ambitieux programme de conférences et d’activités éducatives pour jeunes et moins jeunes. À travers une interview avec les responsables de KULTRUN, Michèle Platt, cheffe de notre Service des publics, évoque aux pages 26-27 une visite théâtrale préparée dans ce contexte. Elle sera présentée pour la première fois lors de la Journée Portes ouvertes de la Chambre des Députés, le 28 septembre. Qui dit expositions, dit objets! Plusieurs contributions de ce museomag mettent le focus sur nos collections. Ainsi, en hommage au Grand-Duc Jean, François Reinert, en sa fonction de Conservateur du Cabinet des Médailles, évoque aux pages 12-13 l’image numismatique que laissera le regretté souverain décédé le 23 avril dernier. Dans un autre registre, Muriel Prieur, cheffe de notre service de restauration, vous présente aux pages 18- 19 les mesures urgentes de conservation préventive nécessaires suite à l’acquisition d’une série d’œuvres du peintre luxembourgeois du 18e siècle Jean-Pierre Mathay provenant du château de Birtrange. Y compris la décontamination contre le ver à bois par deux méthodes différentes! Une de nos missions les plus méconnues du grand public est sans doute l’encadrement de stagiaires. Or nous en accueillons beaucoup, une vingtaine par année, à des moments différents de leur formation – en restauration, en muséologie, en histoire, en histoire de l’art voire même en droit. Par les travaux effectués au cours de leur stage, ces jeunes futur(e)s collègues contribuent non seulement à la conservation préventive de nos collections et à leur mise en inventaire mais souvent aussi à leur étude plus approfondie. La contribution aux pages 14-15 de Clara Roca, conservatrice stagiaire de l’Institut national du patrimoine à Paris, en donne la parfaite illustration. Ses travaux sur les dessins de l’établissement Linster en dépôt au MNHA nous ont permis d’en savoir plus sur l’histoire de ce premier atelier de vitrail d’art du Luxembourg. Ils ont aussi permis l’identification dans nos collections du premier portrait qu’on connaisse à ce jour du ministre d’État Paul Eyschen. Passez un excellent été et à bientôt dans un de nos musées! CHÈRE LECTRICE, CHER LECTEUR, MICHEL POLFER DIRECTEUR