34 museomag   01 ‘ 2018 
INTERACTIONS ENTRE CONTENANT 
ET CONTENU 
LE MNHA SE DOTE DE NOUVELLES VITRINES, PLUS MODULAIRES 
© 
éric 
chenal 
Enfermer les objets pour les préserver des nuisances environnementales permet de présenter des œuvres fragiles et exceptionnelles. 
Chaque type de vitrine a ses avantages en fonction 
de ce qui doit y être présenté. Une vitrine table, idéale 
pour des documents graphiques, ne sera pas assez 
grande pour y montrer une sculpture. Dans une vitrine 
haute, un soclage devra être prévu pour un objet de 
petite dimension ou de taille moyenne. Le choix se fera 
ainsi par rapport au volume et à l’esthétique de l’objet 
à présenter. 
Chaque vitrine requiert ainsi un soin particulier pour 
le montage: mise en place en une pièce pour les plus 
petites, ajustage avec portes coulissantes ou encore 
système en pièces détachées, complètement modu- 
lable pouvant créer des espaces de différents volumes 
en fonction du besoin. Si les moyens d’assemblages 
varient en fonction du producteur, elles réclament 
toutes un même soin dans l’installation afin d’avoir 
des fonds stables pour la sécurité des œuvres et une 
propreté impeccable du verre afin de ne pas perturber 
la vision du visiteur. 
Plusieurs réflexions peuvent conduire à la mise sous 
vitrine d’une œuvre. Le visiteur ressent cette démarche 
souvent comme une simple mise en exergue de celle-ci 
pour rehausser son importance par rapport à un autre 
groupe d’objets. La vitrine fonctionne alors comme 
écrin d’emphase. Mais il peut aussi s’agir d’une protec- 
tion de l’objet à préserver de la poussière, ou encore 
de la tentation d’être touché, voire volé. Cette barrière 
mécanique peut alors être renforcée par des disposi- 
tifs d’alarme contre les chocs, l’ouverture de l’espace 
d’exposition ou encore l’enlèvement de l’objet de son 
emplacement. 
LES VITRINES COMME MOYEN 
DE CONSERVATION PRÉVENTIVE 
Mais la vitrine peut aller beaucoup plus loin dans la 
préservation de l’œuvre d’art. Ainsi peut-on y créer un 
climat spécifique mieux adapté à l’objet que l’environ- 
nement muséal standard. Si nos conditions d’exposi- 
tion sont contrôlées et stabilisées à une température 
de 20 +/-2 °C et une humidité relative de 55 +/-5 %, 
des objets fragiles ou d’un matériau spécifique peuvent 
demander un climat plus stable ou simplement diffé- 
rent de l’environnement donné. 
Ceci a été le cas pour les ivoires de l’exposition 
Portugal - Drawing the world (à l’affiche l’an dernier du