4 museomag 04 ‘ 2017 Anthony van Dyck (1599-1641), «La déploration du Christ», 1635, huile sur toile / KMSKA, Anvers © KMSKA - Lukas-Art in Flanders vzw. / photo: Hugo Maertens Le Musée national d’histoire et d’art est très honoré de pouvoir présenter une exposition exceptionnelle sur l’art baroque en Europe, intitulée Drame et tendresse – Art baroque de Flandre, Espagne, et Italie. Le caractère extraordinaire du projet réside non seulement dans la qualité des chefs-d’œuvre exposés, mais aussi dans la collaboration exceptionnelle entre le MNHA et les différents types de prêteurs, l’un institutionnel, les autres privés. Les liens d’amitiés et de confiance qui unissent les diverses parties nous ont permis de puiser ensemble dans les collections respectives afin de sélectionner les œuvres en vue d’un accrochage cohérent et de haut niveau au MNHA. La majorité des œuvres présentées proviennent d’un prêt prestigieux des collections du Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers (KMSKA). Il s’agit d’une première ! Le MNHA a ainsi le privilège de figurer parmi les musées sélectionnés pour recevoir en prêt une partie des collections du KMSKA («KMSKA en tournée!») pendant la fermeture du musée d’Anvers pour transformation. Le conservateur du Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers, Dr. Nico Van Hout, responsable des collections du XVIIe siècle, a puisé dans ses trésors pour en sortir onze pièces majestueuses permettant de mettre en évidence plusieurs facettes de l’art baroque flamand. Cet ensemble est complété par une série d’œuvres espagnoles et italiennes impressionnantes provenant de deux collections privées, ainsi que par quelques œuvres flamandes et italiennes du MNHA, dont deux dons récents de la Fondation La Marck. rubens, Van dyck, Jordaens, murillo, ribera, Zurbaran... La présentation aborde les relations des différents artistes de l’ère baroque à leur lieu de naissance d’une part, les multiples influences interrégionales et internationales de l’autre. Elle met en avant des similitudes longtemps méconnues entre l’art flamand d’une part, l’art espagnol et italien de l’autre. Ainsi, Nico Van Hout vient à la conclusion «que l’histoire de l’art repose autant sur les échanges d’idées et de styles que sur les traditions locales. […] Qu’en matière d’histoire de l’art, un regard plus large, au-delà des frontières, est plus opportun qu’une vue fragmentaire.» Les tendances, souvent opposées, de la présentation dramatique d’une scène et des sentiments poétiques évoqués par l’harmonie des couleurs sont mises en évidence dans l’exposition. Il suffit par exemple de comparer L’Adoration des bergers du Maître de l’Annonciation aux Bergers, un véritable film noir, et la saisissante Déploration d’Anthony van Dyck pour s’en rendre compte. la fine fleur de l‘art baroQue entre drame et tendresse tandis Que le musée royal des beaux-arts d‘anVers fait peau neuVe, ses collections partent en tournée, aVec une escale au fëschmaart