8 museomag   03 ‘ 2015 
UN ZURBARÁN SORT DE L’OMBRE   
UNE PREMIÈRE MONDIALE DÉVOILÉE AU LUXEMBOURG 
Dans le cadre du programme Œuvre invitée – 
GuestWork, une initiative à travers laquelle des chefs- 
d’œuvre de collections publiques et privées sont invités 
au musée afin d’instaurer un dialogue avec les expo- 
sitions permanentes, le MNHA s’est enrichi pour une 
durée déterminée de deux prestigieuses peintures ba- 
roques, l’une espagnole et l’autre flamande, en prove- 
nance de la collection privée The Apelles Art Collection 
Luxembourg. 
Le programme – inauguré au début de cette année 
avec une œuvre de Bartolomé Esteban Murillo (1618- 
1682) du Museu Nacional de Arte Antiga (MNAA) – met 
désormais à l’honneur un autre important représentant 
du siècle d’or espagnol, Francisco de Zurbarán (1598- 
1664), avec Le martyre de saint Sébastien, qui n’avait 
plus été présenté au public depuis plusieurs décennies. 
Maître-peintre de la ville de Séville avant Murillo, 
contemporain et ami de Diego Vélazquez (1599-1660), 
Zurbarán était un peintre connu pour ses représenta- 
tions puissantes et réalistes de la vie monastique. Dans 
ses peintures religieuses, il se distingue par une grande 
force visuelle et un profond mysticisme. Les premières 
œuvres montrent un réalisme caravagesque et une uti- 
lisation abondante du clair-obscur. Les particularités de 
son style sont la force et l’effet imposant de ses figures, 
les plis lourds des étoffes, la forme ovale prononcée 
des visages et l’attention accordée aux détails. 
TROIS MOIS ET PUIS S’EN VA 
Ses réalisations tardives utilisent par contre une lumière 
plus diffuse, comme c’est le cas dans ce saint Sébastien, 
daté vers 1650. Le modelé de ses figures devient plus 
Dans ses peintures religieuses, Zurbarán se distingue par une grande force visuelle et un profond mysticisme. 
© 
éric chenal