114 expressions artistiques. Les œuvres exposées documentaient les deux principaux courants du naturalisme émilien et du réalisme caravagesque, mais aussi leur rencontre et leur dé- passement en différents langages plus articulés, qui avaient caractérisé au fil du temps les milieux artistiques italiens. Mais l’exposition ne permettait pas seulement de confronter des sujets différents, elle se prêtait aussi à une série de lectures croisées extrêmement stimulantes. Il était en effet possible de découvrir des affinités et des différences thématiques, mais aussi stylistiques, entre des peintres presque contemporains, entre des écoles et des courants d’origines différentes, mais aussi, à l’intérieur de la production d’un même artiste, d’éva- luer combien son style pouvait mûrir ou se répéter en fonc- tion de l’œuvre qu’il avait réalisée. Un art grandiose donc, dont l’exposition a voulu documen- ter les différents aspects en confrontant des sujets sacrés et profanes, à l’instar des collectionneurs du passé qui voyaient dans cette variété le parfait équilibre de la culture de leur temps, à mi-chemin entre la sagesse antique et les pratiques dévotionnelles. PUBLICATION Entre le Sacré et le Profane : Chefs-d'œuvre du XVIIe siècle dans les collections des banques italiennes Dir.: Anna lo Bianco Catalogue d'exposition Publications du Musée national d'histoire et d'art Luxembourg, 8 Luxembourg : Musée national d'histoire et d'art, 2009 167 pages, illustrations MODèLES MODèLES ? POSITIONS PHOTOGRAPHIQUES CONTEMPORAINES SUR LE THèME DU PORTRAIT Artistes : Valérie Belin / Pierre Gonnord / Marie-Jo Lafontaine / Luce Moreau Du 28 mars au 21 juin 2009 Le titre de cette exposition, avec son dédoublement et son point d’interrogation, se voulait déjà déroutant. S’il indique la perplexité devant la déclinaison plurielle en substantif et adjectif du mot modèle, il suggère aussi une interprétation qui va au-delà de sa définition de représentation, de référent ou d’idéal à copier. Selon son origine italienne, le mot renvoie à la recons- truction – modello au XVIe siècle étant la représentation en miniature –, mais depuis Valéry il est aussi associé au pro- cessus créatif en référence au corps comme modèle selon la méthode de Léonard de Vinci. Les photographies exposées, certes, appartenaient toutes au genre du portrait, mais d’emblée l’équilibre corps / modèle Jacopo Amigoni (1682-1752), Cléopâtre, huile sur toile, 95 x 111 cm (Banco Popolare) Bernardino Mei, Le Charlatan, huile sur toile, 190 x 135 cm (Monte dei Paschi di siena)