113 Expositions temporaires 2009 - 2010 ENTRE LE SACRé ET LE PROFANE : CHEFS-D’œUVRE DE LA PEINTURE ITALIENNE DU XVIIE SIèCLE DANS LES COLLECTIONS DES BANQUES ITALIENNES Du 6 février au 17 mai 2009 Les œuvres présentées dans le cadre de l’exposition, toutes issues des collections des banques italiennes, ont documenté l’une des époques les plus fertiles et les plus stimulantes de la peinture italienne: la période allant de la fin du XVIe à la pre- mière moitié du XVIIIe siècle. Le visiteur y a découvert des chefs-d’œuvre des principaux peintres de cette période, e. a. de Francesco Albani, de Ludovico Carracci, de Bernardo Cavallino, de Bartolomeo Cavarozzi, de Luca Giordano, de Carlo Maratta, de Guido Reni et d’Alessandro Tiarini. En effet, c’est dans la dernière décennie du XVIe siècle qu’avait commencé le grand renouveau naturaliste de la pein- ture italienne qui avait conduit aux conquêtes grandioses du baroque. En même temps, le processus de sécularisation de l’art s’est intensifié et les sujets sacrés se sont parés de toute la grâce séduisante des œuvres profanes, dans une joyeuse interchangeabilité qui était souvent suggérée par les esthètes et les grands collectionneurs eux-mêmes. Car le XVIIe siècle était aussi marqué par le développement du collectionnisme : dans les palais des princes comme dans ceux de la petite noblesse apparaissent les quadrerie, ces gale- ries de tableaux typiques avec leurs toiles disposées sur plu- sieurs rangées et couvrant entièrement les murs. Beaucoup de tableaux exposés provenaient ainsi de collections aristocra- tiques très connues, telles les collections Barberini, Pallavicini et Altieri. Mais au fil du temps, les vicissitudes économiques avaient entraîné un lent éclatement de ces collections. Au- jourd’hui, la volonté affirmée des banques italiennes de créer et d’amplifier des collections d’art, souvent projetées selon des critères scientifiques homogènes et efficaces, apparaît ainsi comme un instrument de protection et de valorisation épaulant ceux mis en place par les institutions publiques. C’est au cours du XVIIe siècle que se sont constituées les cé- lèbres catégories des genres figuratifs, qui s’inspiraient de la réalité pour créer de nouvelles typologies thématiques précises – comme le paysage, la vue, la nature morte et la scène de genre –, et qui étaient destinées à rencontrer un succès crois- sant dans un milieu figuratif de plus en plus international. La sélection effectuée en vue de l’exposition avait toutefois voulu privilégier la peinture d’histoire centrée sur la figure humaine, que les nombreux textes de l’époque sur le collec- tionnisme considéraient d’ailleurs comme la plus noble des G. A. sirani, La Terre donne à Neptune les bulbes de la tulipe, huile sur toile, 155 x 119 cm (Banca Popolare dell’Emilia Romagna)