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Acquisitions	récentes	au	profit	de	la	section	Beaux-Arts	 
Michel	Polfer 
À côté de sa mission de conservation et de mise en valeur du patri- 
moine artistique luxembourgeois, la section Beaux-Arts du MNHA 
poursuit également une mission éducative plus générale dans le do- 
maine de l’histoire de l’art européen. C’est dans ce contexte que se 
situent deux acquisitions récentes au profit de ses collections. 
Maximilien (dit Maxime) Émile Louis MAUFRA (1861- 
1918), Pays de la Lande, Beuzec Cap Sizun (1897), huile sur 
toile, 60 x 73 cm hors cadre, signé et daté en bas à droite, 
Inv. 2009-039/001. 
Né en 1861, Maufra étudie d’abord avec les frères Charles et 
Alfred Leduc, copie des tableaux et peint d’après nature. De 
1883 à 1885, il est envoyé en stage d'affaires chez un négo- 
ciant de Liverpool. Il visite le Pays de Galles et l’Écosse, dont 
les paysages lui seront une source d'inspiration. Après son 
retour en France en 1884, le peintre Charles Le Roux lui fait 
découvrir l'impressionnisme. En 1886, il expose à Nantes, 
ensemble avec Gauguin, Seurat, Monet, Pissarro, Signac et 
aussi au Salon de Paris, où il est remarqué par Octave Mir- 
beau. Mais ce n’est qu’en 1890 qu’il décide de se consacrer 
pleinement à la peinture. 
En juillet de la même année, Maufra s'installe à Pont-Aven et 
y rencontre Gauguin, Sérusier, Laval et Meyer de Haan ainsi 
que Loiseau et Moret. En 1892, il s'installe à Montmartre au 
Bateau-Lavoir, depuis 1894 il est sous contrat pour la galerie 
Durand-Ruel et expose à la Société nationale des Beaux-arts, 
au Salon des Indépendants et dans des galeries particulières en 
France et à l'étranger. En 1903, il fonde, avec Frantz-Jourdain, 
le Salon d'Automne destiné aux tendances avancées du post- 
impressionnisme et au Fauvisme. 
Gustave LOISEAU (1865-1935), La maison de Garde Barrière, 
Huile sur toile, 53,5 x 65 cm hors cadre, signé en bas à gauche, 
Inv. 2009-041/001. 
Né en 1865 à Paris dans une famille de commerçants ori- 
ginaires de Pontoise, Loiseau fait à l'âge de quinze ans la 
connaissance de Fernand Quignon qui l'initiera à la peinture 
et dont il suivra quelque temps les cours aux Arts Décoratifs. 
Sur les conseils de Quignon, à partir de 1890, il prend l'habi- 
tude de passer l'été à Pont-Aven et au Pouldu où il se lie avec 
Maxime Maufra et Henry Moret ; son art s'apparente dès lors 
pour un temps à l'École de Pont-Aven. 
À partir de 1893, il participe aux expositions chez Le Barc de 
Boutteville, puis en 1894 au Salon des Indépendants et à par- 
tir de 1895 au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. 
Il fait de nombreux séjours à Auvers et surtout à Pontoise, où 
il possédera un atelier de 1904 à sa mort. Ses paysages sont 
empruntés principalement à la Bretagne mais aussi à la vallée 
de l'Oise, à Paris, à Dieppe ou encore à Moret-sur-Loing. 
Comme pour notre tableau, Loiseau aime travailler la lumière 
d'une touche qu'il croise d'une manière systématique, divi- 
sant les tons selon une technique qui le rapproche des œuvres 
réalisées par Pissarro dans les années 1880-1890, même si sa 
peinture reste fondamentalement impressionniste.<