22 arasée (Fechner et al. 1993), comme cela a été mis en évi- dence à Remerschen-« Schengerwis » (De Ruijter et al. 1996). La présence de résidus de combustions (charbons) dans le remplissage de certaines fosses pourrait indiquer que les restes du bûcher pouvaient participer à l’occasion à l’élabora- tion du tertre funéraire. LE MOBILIER L’assemblage funéraire se limite à du mobilier céramique parfois associé à de la parure en alliage cuivreux. Le corpus céramique de la nécropole de Remerschen - « Klosbaam » est composé de vases cinéraires en céramique grossière ou se- mi-grossière et de vases annexes en céramique fine décorée souvent de petites tailles probablement destinés à recevoir des « offrandes ». Quant il est présent, le mobilier métallique se caractérise par de la parure en alliage cuivreux (anneaux, bracelets, épingles), à l’exception des tombes RK 55 et RK 95 qui ont livré un rasoir pour l’une et un couteau pour l’autre. Néanmoins, ces deux types d’objets sont généralement asso- ciés, au même titre que la parure, à la panoplie individuelle d’un défunt. LA COMPOSITION DES DéPôTS Au sein de la nécropole, le mode et la composition des dépôts sont assez récurrents et ce quelque soit l’étape du Bronze fi- nal. Le mode de dépôt en vase ossuaire domine pour toutes les phases chronologiques définies. Tous les récipients ciné- raires reposent sur le fond des fosses, et les cendres du défunt sont déposées au sein des urnes (très rarement à l’extérieur) le plus souvent en association avec des vases d’accompagne- ments, sur laquelle une coupe fait office de couvercle. Il est à noter la présence, dans un bon nombre de cas, à l’extérieur du vase cinéraire d’un petit vase d’accompagnement placé à mis hauteur du remplissage ; tout laisse à penser qu’il s’agit d’une offrande secondaire déposée lors du comblement de la fosse. La seule variabilité observée dans le mode de déposi- tion est la probable existence d’un dépôt cinéraire mixte as- sociant un dépôt en vase et en contenant périssable (RK 35) (fig. 4). Le mobilier d'accompagnement se compose de un à sept récipients de type gobelet ou tasse/bol auquel est joint pour six incinérations du mobilier métallique de type parure (épingle, bracelet) (fig. 6). Pour dix-huit tombes, il est possible de caractériser des offrandes primaires composées de un à quatre petits récipients exposés au feu du bûcher. Ces of- frandes sont toujours associées à d’autres petits récipients qui, eux, n’ont pas subi de crémation. On constate que le nombre de récipients brûlés est proportionnel à celui des récipients déposés et que ces vases d’accompagnement ne sont pas tou- jours complets, ce qui évoque un dépôt de vases fragmentés intentionnellement. Le mobilier métallique est toujours, sauf exception, placé avec les ossements à l’intérieur du récipient cinéraire. On y relève là aussi quelques déformations dues à l’ustion attestant le fait que des éléments de panoplie indivi- duelle étaient portés par le défunt lors de la crémation. Néan- moins, le fractionnement de certains objets en alliage cui- vreux ne peut s’expliquer par la seule action du feu (RK 35). Tout comme la céramique, il est manifeste que certains objets ont été volontairement fragmentés avant leur dépôt. APPROCHE CHRONOCULTURELLE ET STRUCTURATION DE LA NéCROPOLE Quarante-neuf incinérations du Bronze final ont été réperto- riées dont quatre du Hallstatt A1, quatre du Hallstatt A2-B1, vingt-sept du Hallstatt B2-B3, ainsi que quatorze du Bronze final sans qu’il soit possible d’affiner l’attribution chronolo- gique (fig. 3 et 6). Si comme pour la plupart des autres né- cropoles protohistoriques aucun niveau de circulation n’a pu être mis en évidence, l’étude taphonomique des structures funéraires et l’absence de recoupement de tombes laisse pré- sager l’existence régulière de petits tumulus ou de moyens signalétiques permettant d’identifier les sépultures dans le paysage. Du point de vue de l’organisation de la nécropole, s’il est dif- ficile de mettre en exergue une quelconque distribution des incinérations du Hallstatt A1-B1, il faut tout de même sou- ligner que ces sépultures sont regroupées dans des secteurs fig. 5 Remerschen - « Klosbaam ». Photographie de la structure funéraire RK 61 (cliché F. Le Brun-Ricalens © MNHA).