26 Durant l’été et l’automne 2007, le Musée national d’histoire et d’art a procédé à des fouilles archéologiques au pied de falaise au lieu-dit Bourlach, près de Hersberg (commune de Bech), à l’endroit où une sépulture avait été découverte et fouillée en 1913 par Jean Mischel. Elle avait été attribuée aux « Celtes » et une inscription avait été gravée un peu plus tard à hauteur des yeux par Valentin Prim (fig. 1). Selon le court rapport inédit de J. Mischel, un squelette de femme d’une taille d’environ 1,70 m a été dégagé à une profondeur d’à peu près 1,20 m. L’individu était allongé sur le dos, la tête entre deux pierres. Des fragments de poterie avaient été découverts dans une couche de sédiment brûlé (?) située au-dessus du squelette. Le mobilier mis à jour lors de ces fouilles a été par- tagé entre les inventeurs. Une partie aurait été vendue dans les années 1920 au Rheinisches Landesmuseum de Trèves et aux Musées de l’état de Luxembourg. Explorant en période estivale depuis 2005 un abri-sous-roche à fréquentation mésolithique situé à proximité (Valotteau 2008), la section Préhistoire du MNHA a mené, parallèlement à ces investigations, des fouilles à l’emplacement présumé de la sépulture. Une tranchée d’exploration d’1 m de largeur sur une longueur de 2,30 m fut implantée face à l’inscription sur la paroi, perpendiculairement au pied de l’abri. La fouille a été réalisée par passes successives à la truelle. Un tamisage à l’eau des sédiments issus de la fouille a été réalisé systémati- quement, avec une batterie de tamis inox à maillage de 10 et 2 mm, dans le but de retrouver des objets osseux ou céra- miques ayant échappé à l’attention des fouilleurs de 1913. La surprise a été de retrouver le squelette humain, laissé en place par les fouilleurs du siècle dernier. à partir du contact avec le squelette disposé parallèlement à la falaise, la fouille a été élargie afin de dégager en totalité les ossements et tenter de retrouver d’éventuels contours de structures (fig. 2 à 4). La majeure partie du squelette était observable, les os étant dans un état de conservation moyen à bon (fig. 9). L’individu était allongé sur le dos, les mains croisées sur le bassin. La tête était fortement penchée en avant. Un bloc gréseux al- longé était disposé derrière la tête (fig. 5 et 6). Après les ob- servations de terrain, chaque os du squelette a été numéroté et prélevé individuellement avant d’être séché, lavé et condi- tionné dans un laboratoire. ARCHIVES On dispose de peu d’archives écrites concernant la fouille de 1913 : une note manuscrite dans le cahier de J. Mischel et un court compte-rendu dans les Publications de la section historique de l’institut grandducal de Luxembourg, partiellement erroné. Une photographie qui appartenait au préalable à la collection du Dr Graf et probablement réalisée par ce dernier, a néan- moins été retrouvée dans les archives iconographiques du Fonds Schneider (n° d’inventaire : 2002-13). Jusqu’à présent, en l’absence d’annotations sur ce cliché, on n’avait pas pu dé- terminer quelle sépulture était représentée. On sait désormais qu’elle indique la sépulture de Bourlach après sa fouille en Une sépulture du premier âge du Fer sous abri-sous-roche à Hersberg (commune de Bech) : une redécouverte 94 ans après… François Valotteau, Michel Toussaint, Fanny Chenal et Foni Le Brun-Ricalens fig. 1 Hersberg-« Bourlach ». Inscription sur la paroi de l’abri réalisée par V. Prim peu après la découverte de 1913 (F. Valotteau © MNHA).