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Empreintes 
2009 
(Cahen-Delhaye 1981), ou encore les vases carénés à col mis 
au jour en contexte Hunsrück-Eifel à Beilingen (tumulus 7) 
et Oberzerf/Irsch (tumulus 1) (Haffner 1976 : fig. 5, n° 6 et 
fig. 72, n° 5). 
Concernant le décor, le découpage en registres de plusieurs 
lignes horizontales parfois associé à un remplissage de mo- 
tifs géométriques organisés en chevrons adjacents, est com- 
munément employé dans l’Aisne-Marne (e.a. Bretz-Mahler 
1971 ; Hatt et Roualet op. cit. ; Thénot op. cit ; Villes op. cit ; 
Desenne 2003 ; Delnef 2003 p. 40 : motifs utilisés de type A2). 
Il se rencontre aussi sur des exemplaires de vases carénés des 
sites du bassin mosellan comme à Beilingen (Haffner op. cit.) 
et Oberzerf/Irsch, tumulus 1 (Haffner 1976 : fig. 72, n° 5). 
Les chevrons sur deux bandes constituent un registre dé- 
coratif géométrique ubiquiste sur l’ensemble de l’aire de la 
culture Aine-Marne (Desenne 2003), mais aussi en Europe 
nord-occidentale (ex. décor en chevrons sur deux bandes du 
pommeau en ivoire de l’épée en fer (type Mindelheim) de 
la tombe à char de Marainville-sur-Madon dans les Vosges). 
VAISSELLE	FUNéRAIRE	:	VIATIqUE	PoUR	LES	MoRTS	? 
Lors des récentes investigations pratiquées à la Karelslé, des 
ossements humains sans connexion anatomique ont égale- 
ment été dégagés à proximité des fragments du récipient décrit. 
Une datation radiocarbone effectuée sur une incisive a donné : 
Beta-182256 : 2510 +/- 40 BP (795-420 BC calibré à 2 sigma). 
En raison d’un phénomène de plateau (fig.	4), la calibration 
de cette datation couvre une période lâche allant de 795 à 
420 ans BC, c’est-à-dire de la deuxième moitié du 
1er 
âge du 
Fer au début du second âge du Fer. Dans l’hypothèse où le 
récipient décrit accompagnait effectivement l’inhumation, la 
plage chronologique longue donnée par la datation radiocar- 
bone, allant de la fin du 
1er 
âge du Fer (Hallstatt final) au dé- 
but du second (La Tène ancienne), est compatible avec la da- 
tation courte relative proposée. Dans le bassin mosellan, cette 
période correspond à la fin de la culture de Hunsrück-Eifel. 
Découvert à proximité d’une inhumation protohistorique, 
ce vase décoré pourrait avoir été déposé comme offrande 
funéraire ; comme le sont les « gobelets bitronconiques » du 
groupe des Ardennes belges (Cahen-Delhaye 1999a) où ils 
ont été relevés dans des contextes funéraires (nécropole tu- 
mulaire), et comme l’est aussi le vase caréné à col haut et 
à piédestal que l’« on retrouve en général dans les tombes à 
char » (Demoule 1999 : p. 27) dans la culture Aisne-Marne. 
Puisqu'il s’agit d’un vase haut à ouverture étroite, le contenu 
était probablement liquide. Dans les sépultures marniennes, 
ces vases de dimensions variables peuvent être associés à des 
gobelets carénés. Dans certaines tombes, on peut observer 
de véritables « services à boire », avec de grands vases pou- 
vant contenir une boisson et des gobelets à boire ou à puiser. 
Cette céramique fine, qui évoque par sa surface lustrée les 
récipients d’apparat en métal employé aussi comme viatique, 
peut être mise en relation avec la vaisselle métallique du 
monde grecque et étrusque. 
fig.	1		Localisation géographique 
de la grotte-diaclase de Waldbillig- 
« Karelslé » (G.-D. de Luxembourg).