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Un	atelier	de	potier	du	Ier	siècle	après	J.-C.	dans	l’oppidum	 
trévire	du	Titelberg 
Jeannot	Metzler	et	Catherine	Gaeng 
La prospection géophysique et aérienne a révélé l’existence 
d’un fossé rectiligne dans le secteur occidental du plateau du 
Titelberg (fig.	1). Ce fossé étroit qui tourne à angle droit, butte 
à l’ouest et au sud contre le rempart de contour et sépare 
un espace d’environ 10 hectares de l’habitat gaulois. Comme 
on retrouve régulièrement des éléments à caractère militaire 
romain dans l’abondant mobilier archéologique du Titelberg, 
on pouvait supposer que venait d’être découvert le camp 
d’une garnison romaine à l’intérieur de la ville celtique. 
Les fouilles réalisées depuis 2003 à cet endroit ont effecti- 
vement permis de mettre en évidence une organisation de 
l’espace et des bâtiments qui se distinguent nettement des 
habitations et ateliers des artisans et commerçants gau- 
lois de l’oppidum. On remarque un mélange de bâtiments 
sur poteaux et de constructions sur sablière basse. De longs 
portiques semblent entourer une cour intérieure. Plusieurs 
bâtiments possédaient un enduit intérieur peint et un sol en 
opus spicatum. Dans un secteur de la fouille se concentrent des 
fosses à purin, similaires à celles de camps de détachements 
de cavalerie romaine. 
Le mobilier archéologique se distingue aussi de celui du reste 
du site. Les éléments d’équipement militaire romain sont fré- 
quents. La concentration d’amphores républicaines est excep- 
tionnelle. Les dernières formes de céramique campanienne 
côtoient les premiers vases de terre sigillée et des gobelets à 
parois fines d’Italie. La nourriture carnée des habitants de ce 
secteur était de bien meilleure qualité que celle des quartiers 
gaulois. Enfin, la concentration de styles en os et de boîtes à 
sceaux atteste que l’on y écrivait beaucoup et que l’on y scel- 
lait des textes importants. Tous ces éléments indiquent que 
nous sommes en présence d’un contexte archéologique inédit 
pour le moment. Malgré la présence de légionnaires et proba- 
blement aussi d’auxiliaires, ainsi que d’éléments de cavalerie 
romaine, il semblerait toutefois que nous n’ayons pas affaire 
à un véritable camp comme ceux que l’on connaît pour des 
époques plus tardives. L’organisation de l’espace plaide plu- 
tôt pour une installation à fonction multiple, tel un premier 
petit centre administratif et commercial romain, gardé par 
des détachements militaires. La chronologie des structures 
est également remarquable. L’abondant mobilier archéolo- 
gique permet de situer leurs débuts probablement encore dans 
la décennie qui a suivi la Guerre des Gaules. Mais malgré le 
grand nombre de transformations architecturales qu’elles ont 
subies, elles ne sont restées en place qu’une bonne vingtaine 
d’années. 
Comme les fouilles de ce secteur sont encore en cours, il se- 
rait prématuré d’entrer plus dans les détails avant une étude 
exhaustive. 
Ce qui est remarquable également, c’est que le secteur n’a 
jamais été englobé dans le vicus gallo-romain après le dé- 
montage de ces installations officielles. Aussi les structures 
plus tardives, très érodées il est vrai, sont–elles pratiquement 
inexistantes à l’exception d’un atelier de potier et d’une petite 
cave 
(fig.	2). 
La cave creusée dans le rocher calcaire en place et dotée 
de quatre marches taillées dans l’axe du côté nord-ouest, a 
une longueur de 2,50 m sur 2,20 m de large. La profondeur 
conservée est de 1,20 m. Des trous de poteau creusés dans le 
fond contre les parois attestent qu’elle était revêtue de plan- 
ches de bois. Deux trous de poteaux à côté de la première 
marche appartiennent probablement à l’encadrement d’une 
porte. Un bloc équarri en calcaire blanc d’Audun-le-Tiche 
avec une encoche carrée repose sur le fond près de la porte.