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Sondages	dans	une	nécropole	tumulaire	à	Clemency 
Jeannot	Metzler	et	Catherine	Gaeng 
Les prospections archéologiques « classiques », c’est-à-dire 
pédestres sont à l’origine de la découverte de la plupart 
des milliers de sites préhistoriques, protohistoriques, gallo- 
romains et médiévaux dans notre pays. L’archéologie aérien- 
ne a livré de très beaux clichés de sites connus et inconnus 
avec moult détails de structures enfouies, mais à cause de la 
diversité géologique du sous-sol, de la morphologie mouve- 
mentée et de la parcellisation étroite du territoire, les résul- 
tats de cette discipline manquent de régularité pour ce qui 
concerne l’occupation antique du sol. 
Depuis quelques années une nouvelle méthode de levé du 
paysage a vu le jour : le scannage, d’abord à partir de stations 
terrestres, puis à partir d’appareils aéroportés. Au Grand- 
Duché de Luxembourg, le scannage terrestre a été utilisé en 
archéologie pour des levés topographiques – au Titelberg no- 
tamment – mais aussi dans des fouilles qui présentaient des 
structures archéologiques en élévation, par exemple celles du 
« Schéieschlach » ou du palais de Mansfeld à Luxembourg- 
ville. Les scannages terrestre et aérien ont été combinés pour 
la première fois pour le levé du château de Vianden par la 
société ARCTRON sous la direction scientifique de John 
Zimmer. Pour le levé de sites enfouis et pour la prospection 
archéologique en revanche, le scannage aérien n’a pas pu être 
utilisé dans notre pays à cause de son importante couverture 
forestière. Or, depuis peu la technique a évolué et grâce à 
l’élimination des arbres par filtrage, ce n’est que le dernier 
impact des rayons – donc celui qui touche le sol – qui est 
enregistré par l’ordinateur. Ceci a ouvert de nouvelles possi- 
bilités d’analyse archéologique du paysage. Un des premiers 
sites à être documenté par cette méthode est l’oppidum du 
Titelberg au début de l’année 2006. Ce scannage était destiné 
à la réalisation d’un levé de haute précision et d’un modèle en 
3D, de grande utilité pour les recherches archéologiques aussi 
bien que pour l’étude des mouvements du sous-sol, causés 
par l’effondrement de mines de fer. À la demande d’Andreas 
Schäfer de l’Université de Iena, qui dirige un projet d’étude 
sur l’exploitation des minerais de fer dans la région du Titel- 
berg, nous avons profité de ce survol, pour faire documenter 
le plateau et les pentes entre Linger et Clemency avec la 
même méthode (fig.	1). 
Les surfaces labourées du plateau de Clemency avaient déjà 
été prospectées maintes fois en détail dans le but de découvrir 
l’habitat correspondant à la grande sépulture aristocratique 
de La Tène finale découverte en 1987 ou des structures fu- 
néraires contemporaines. Par ailleurs, des tertres funéraires 
signalés dans les forêts attenantes n’ont jamais pu être situés 
avec précision. Grâce au levé à l’aéroscan, une nouvelle vi- 
sion du terrain devenait possible. À côté d’anciennes extrac- 
tions à ciel ouvert de minerais pisolithiques, une nécropole 
tumulaire jusqu’alors complètement voilée par la futaie très 
dense est apparue clairement sur le relevé aérien (fig.	2-3). 
Cette nécropole était composée d’au moins huit tumuli, dont 
le plus grand a un diamètre d’environ 30 mètres et une hau- 
teur de près d’un mètre. Plusieurs petites élévations de deux à 
trois mètres de diamètre, sur quelques centimètres de hauteur 
étaient visibles autour du tertre central. Cette découverte pou- 
vait être d’une importance capitale pour la compréhension de 
l’occupation du territoire autour de l’oppidum du Titelberg et 
surtout pour la chambre funéraire aristocratique de Clemen- 
cy. En vue de préciser la chronologie de cette nécropole, deux 
petits tertres relativement dépouillés de couverture végétale 
ont fait l’objet d’une fouille au début de juillet 2006. 
Les remblais des tumuli étaient constitués d’argile fine de 
couleur jaune clair. Aucune structure archéologique n’était 
conservée. Au milieu du tertre 1, dans une terre mêlée d’un 
peu de charbon de bois, sont apparus les tessons d’un vase 
très brûlé qui avait été déposé à même le sol à l’état fragmen- 
taire (fig.	4A-5A).