8 campagne 2005, pourraient être du type Lousberg, utilisé dès le Mésolithique ancien et moyen dans certaines régions comme par exemple en Hesse (Gronenborn 1992). Un autre faciès de silex représenté à Hersberg est un silex noir à grain fin dont l’origine n’est pas clairement établie. À noter un matériau d’aspect mat de couleur beige-brun avec des zonations plus foncées, retrouvé sur le site sous forme de produits de débitage (éclats, lamelles) mais aussi sous forme d’armatures. Il s’agirait d’une variété de Tonstein, schiste ar- gileux ayant subi l’action du métamorphisme de contact, dont les gîtes sont à situer dans les formations permiennes du Schaumberg (Hornfels) près de Tholey dans la Sarre (Löhr, 1990 ; Spier 2000). On retrouve ce matériau au Luxembourg à Berdorf-« Kalekapp 2 », Heffingen-« Loschbour », Nommern- « Auf den Leyen » et il est particulièrement bien représenté dans les industries de la région où il affleure, dans le bassin de la Sarre-Nahe (Cappel et al. 1993). D’autres matériaux sont plus rarement représentés, comme la cornaline du Grès bigarré (Buntsandstein Karneol), qui est présente dans les industries de la Sarre, de l’Hunsrück et du Palatinat, mais qui reste très discrète dans les inventaires du Luxembourg (Spier 2000). À signaler enfin quelques éléments en quartz laiteux et en quartzite tertiaire jaune gris, qui se rencontrent sur les pla- teaux de grès de Luxembourg (Rebmann et al., 2001). Débitage Quelques pièces technologiques témoignent du débitage sur place de silex, comme une lamelle à crête et la présence de différents produits bruts de débitage, dont certains corticaux. Les quelques fragments proximaux de lamelles observables indiquent un débitage avec un percuteur en matériau tendre (organique ou minéral ?). L’aspect rectiligne de certains sup- ports pourrait plaider en faveur de la pierre tendre (grès ?). L’absence de microburin du corpus semble une constante typique pour les gisements du Mésolithique moyen régio- naux, fait déjà constaté sur des sites luxembourgeois, belges et français (Spier, 1989). La fragmentation des lamelles se fe- rait surtout à la main, ce qui explique les fréquentes cassures « en sifflet » observées. Pour des silex de très bonne qualité, la chauffe du matériau a pu être utilisée, comme l’indique un fragment proximal de lamelle en silex gris dont toute la zone fracturée présente une brillance caractéristique (Inizan et al., 1976). Armatures Les pointes de projectiles sont représentées par 40 armatures, la majorité en silex, avec quelques exemplaires en Tonstein et quartzite (fig. 3). Une dizaine d’armatures sont entières, les autres représentées par des fragments plus ou moins impor- tants. Pour 14 d’entre eux, le type d’armature n’est pas déter- minable. Le type d’armature le plus récurrent est le triangle scalène (18 exemplaires), parfois micro isocèle. On dénom- bre également cinq pointes à base retouchée, deux pointes à base transversale et trois lamelles à dos étroites. De plus, exclu de ce décompte, on peut signaler un fragment proximal de lamelle en Tonstein qui pourrait être une forme brute d’ar- mature. Le mobilier lithique provenant de la couche 6, déter- minée comme une couche archéologique en place comprend 4 armatures, dont 3 de types à base retouchée et un triangle. Les outils consistent en grattoirs, unguiformes ou à front dé- bordant, en lamelles et éclats retouchés. À noter également deux lamelles à troncature oblique (fig. 4). fig. 3 Hersberg-« Auf den Leien ». Aperçu de l’industrie lithique : armatures microlithiques (© MNHA).