En Chine oü il cst né en 1921, T'chao Wou-Ki a dû réagir contre le double académisme, chinois et européen, de l'enseignement des Beaux-Arts à Hang-Tchéou. Il s'est intéressé à l'art chinois d'avant le XIV* siécle, il a découvert et adopté la peinture occidentale mo- derne. À Paris oü il habite depuis 1948, Zao Wou-Ki a graduellement trouvé son identité de peintre chinois. La liberté, offerte par l'ab- straction lyrique parisienne et par l'École de New York au cours des années cinquante, a rendu possible «ce retour aux origines profondes» d’où proviennent les grands tableaux de 1964 à 1979. De l'Occident Zao Wou-Ki ne retient certes pas seulement la technique de l'huile, il en garde aussi le besoin d'exprimer, par des gestes, ses peines et ses joies sur de vastes surfaces planes. Souvent dramatique, la lumiére jaillit de fulgurants assemblages de couleurs. La peinture, plus que le mysticisme et la philosophie, importe à ce peintre; elle est pour lui moins un moyen de méditation qu'une fin en sol.