«Dans l'Océan du Nord vit un poisson immense, qui peut prendre la forme d'un oiseau. Quand cet oiseau s'enléve, ses ailes s'étendent dans le ciel comme des nuages. Rasant les flots, dans la direction du Sud, il prend son élan sur une longueur de trois mille stades, puis s’élève sur le vent à la hauteur de quatre-vingt-dix mille stades, dans l'espace de six mois. Ce qu'on voit là-haut, dans l'azur, sont-ce des troupes de chevaux sauvages qui courent? est-ce de la matiére pulvé- rulante qui voltige? sont-ce les souffles qui donnent naissance aux êtres?.. . Et l’azur est-il le Ciel lui-même? Ou n’est-ce que la couleur du lointain infini, dans lequel le Ciel, l'étre personnel des Annales et des Odes, se cache?» Tchoang-Tzeu