IROIS ARTISTES MEXICAINS
D'AUJOURD'HUI
ACEVES NAVARRO
FELGUEREZ
PELAEZ
TROIS ARTISTES MEXICAINS
D'AUJOURD'HUI
ACEVES NAVARRO
FELGUEREZ
PELAEZ
DU 28 NOVEMBRE AU 21 DECEMBRE 1975
MUSÉE D'HISTOIRE ET D'ART - LUXEMBOURG
Cette exposition, qui est organisée avec le concours
de l'Ambassade du Mexique, est placée sous le Haut
Patronage de la Direction des Affaires Culturelles
du Ministere des Affaires Etrangeres du Mexique.
Comite d’honneur:
M. Emilio Robasa, Ministre des Affaires Etrangeres
M. Ramón González Jameson, Ambassadeur du
Mexique en Belgique et au Luxembourg
>
M. Jesüs Cabrera Munos-Ledo, Directeur en Chef
des Relations Culturelles
M. Gloria Caballero, Directeur des Affaires
Culturelles
M. Fernando Gamboa, Directeur du Musée d'Art
Moderne de Mexico
M. Fernando Fernandez Nieto, Attache Culturel
de l'Ambassade du Mexique en Belgique et au
Luxembourg et Commissaire de l’Exposition.
Le Musée d'Histoire et d'Art exprime ses remercie-
ments à toutes les personnes gráce à l'obligeance
. . ^ / . /
desquelles cette exposition a pu étre réalisée.
Il est significatif de réunir ici des oeuvres de Manuel FELGUEREZ,
Gilberto ACEVES NAVARRO et Antonio PELAEZ. A travers elles s'exprime
la situation. dans laquelle se trouvent actuellement, au Mexique, trois des
activités fondamentales des arts visuels: le sens de l'ordre raisonné fait géométrie;
le tracé automatique qui est représentation; et l'empátement devenu discours
chromatique. La figure (géométrique cette fois), le trait et la texture apparaissent
comme des expressions de la pensée plastique qui suivent des chemins séparés.
De sorte que, si la rationalité prédomine en effet dans certaines surfaces,
dans d’autres c’est la spontanéité en tant que force irrationnelle qui est exaltée,
tandis que d’autres encore font ressortir le lyrisme, affectif par sa nature.
Quant à la couleur, elle apparait plane, cachée, ou en tant que propriété de la
*\
matiere.
82%
Ces trois artistes peuvent étre ou non du méme áge; ils peuvent avoir un
passé et une portée différents, mais ils appartiennent au méme milieu artistique,
et identique est la voie que suit celui-ci depuis les années 50, époque à laquelle
commence à se briser l’hégémonie qu’avait atteinte, pour des raisons explicables,
le muralisme avec ses idéaux sociaux et son chant exaltant l’épopée de la
Révolution Mexicaine.
Vers le milieu des années 50, FELGUÉREZ, en méme temps que Lilia
CARRILLO, commence à cheminer vers l’art abstrait, tendance qui gagne
beaucoup d'adeptes parmi les nouveaux peintres au cours des années 60. Ce
cheminement est complémentaire à la rénovation figurative entreprise quelques
années auparavant par des artistes tels que José Luis CUEVAS et Alberto
GIRONELLA. Il vient s'ajouter aussi à la géométrie assez engagée qu'utilise de
façon isolée Carlos MERIDA d’abord, et Gunther Gerzso ensuite.
V^.
L’oeuvre de FELGUEREZ se caracterise en premier lieu par le sens de
l'ordre avec lequel il combine l'orthogonal et le biomorphique, la texture et les
traces informels; combinaisons que l’on retrouve tant dans sa peinture que dans
ses compositions murales sculpturales en metal (il est sculpteur de formation).
Avec le temps, il en vient à dégager la surface jusqu'à arriver à établir un ordre
basé sur la géométrie et la couleur pures.
Il continue cependant d’exalter le contrepoint de droites avec des courbes
tout en maintenant les différences entre la peinture et la sculpture qui sont à
présent transsubstantiées et se présentent sous la forme d'espaces multiples: un
méme dessin apparait en peinture et en sérigraphie, relief et sculpture; quatre
versions différentes et deux espaces: l'imaginaire et le réel.
FELGUEREZ fait face ici à un des problémes de l'identité de l'image
artistico-visuelle, pour nous démontrer, avec un sens «macluhanien» dirais-je, que
le dessin (le Gestalt) ne determine pas cette image mais le moyen ou la technique
employée et, par conséquent, la nature des espaces. Car le vide (espace imagi-
naire) des argents dans les peintures ou sérigraphies est une chose, les creux qui
les remplacent dans les reliefs et les sculptures en sont une autre. Les accords
chromatiques et le mouvement imaginaire changent donc d'une version A l'autre.
Remarquable chez FELGUÉREZ est la maniére dont il conduit la com-
position (le dessin) vers une magie de l'incomplet. Car les figures géométriques
ne se livrent jamais en entier: elles cachent leur totalit& nue afin d’inciter notre
perception à les compléter; elles subissent un refroidissement du fait qu'on leur
soustrait des informations et s’ouvrent par conséquent à notre imagination.
La magie de l'incomplet des formes géométriques se trouve renforcée par la
neutralité (l'ambiguité) des couleurs, les argents et les ors prédominant avec leurs
connotations de vide, éloignement et ouverture. Ce n'est pas en vain que l'artiste
médiéval utilisait l'or pour exprimer ou représenter l'infini, la majesté divine.
FELGUEREZ en definitive, touche aux problémes qui préoccupent grand
nombre d'artistes dans le monde d'aujourd'hui. Sa rationalité ne doit pas nous
surprendre. Il s’agit d’un problème éternel et mondial: «ce qui peut être» doit
équilibrer les recherches de l’art en tant que simple expression de «ce qui est, de
ce que nous sommes». En tant que Mexicain, il éprouve le besoin de saisir l’art
comme une activité culturelle qui s’interroge sur les ressources de la sensibilité,
sans se soucier des possibilités actuelles d’application pratique ou d’explications
facilement accessibles.
ACEVES NAVARRO quant à lui, fait incursion dans l'art néo-figuratif
le plus avancé; avancé dans la mesure où il est le produit de l’art informel
(chromatique et gestuel) et de la déformation expressionniste de la figure. Au
Mexique, celle-ci a été soumise à des modifications rénovatrices diverses qui
existaient pour la plupart dans l'expressionnisme des muralistes. Le surréalisme
a été l’ingrédient important de ces rénovations, du fait qu'il a introduit le besoin
d’inventer des figures. Parmi tous ces rénovateurs, nous pouvons considérer
comme précurseurs de l'oeuvre d'Aceves Navarro, les tracés poétiques et degages
de Jesüs REYES FERREIRA, actuellement le doyen de la peinture mexicaine,
quoiqu'il faudrait, bien sür, mentionner les tracés furieux et expressionnistes de
OROZCO et SIQUEIROS.
ACEVES NAVARRO combine les lignes et les couleurs de façon à donner
»* . 717 . . A?
l'impression que chacun de ces éléments avance arbitrairement de son côté.
Cependant, ils constituent un duo pictural ou mieux encore, un trio, si nous y
ajoutons les figures. A premiere vue, on percoit seulement quelques graphies qui
s'accumulent et s'embrouilent avec impétuosité. On pense étre devant un
expressionnisme abstrait, mais parmi ces essais linéaires, apparaît soudain la
. ^(* / A /
forme humaine défigurée, suggérée ou fragmentée; par moments nous devons
méme la deviner. Les lignes ne couvrent pas seulement la surface avec sponta-
néité mais encore avec fureur, puisque l’irrationnel se libére de l'esprit et de la
mémoire de facon fugace. La figure jaillit malgré tout et l'esprit met progres-
sivement de l'ordre sur la surface. La figure apaise la fureur et centralise notre
Vision.
Derriére le filigrane de tracés et de figures, les couleurs ressortent en contre-
point de lumiere. La gamme est claire et lumineuse, ses nuances, douces et
diluées; l'acrylique colore à peine la toile, en laissant à nu sa granulation pour
la faire vibrer. Tout un éclat lyrique vient à notre rencontre.
L'oeuvre d'ACEVES NAVARRO constitue un tissu de lignes, couleurs et
figures devenues signes; on y voit s'entrecroiser le tachisme et le graphisme, le
dessin et la peinture. Sa valeur est syntaxique (relation entre des signes). «Je
pense — dit-il — que de bonnes couleurs, de bonnes lignes, réaffirmeront peut-
étre la signification de mon dur ABC».
Antonio PELÁEZ enfin, est l'artiste des silences, de la simplicité et de la
délicatesse; et non seulement par rapport à cet ensemble d'artistes, mais aussi
dans le panorama actuel de la peinture mexicaine. Les caracteristiques propres
à Peláez et l’utilisation de l’empâtement en tant que matière et moyen unique
ou predominant d’expression abstraite, n’ont pas de precedent au Mexique. L’art
textural lui vient d'Espagne. Cependant, il ne le conserve pas dans le vérisme
iberique, vigoureux et loquace, mais le transforme en un discours laconique et
éminemment chromatique et lyrique: discours d'un homme exprimant ses senti-
ments un peu innocents et optimistes face au monde.
La predominance des oppositions de lisses et de granulations subtiles a pour
résultat de rendre son discours pictural généreux en silences et murmures. Entre
le chantonnement de quelques nuances douces et de méme valeur, jaillissent des
cris sporadiques (petits carrés d'une couleur intense), et parmi les silences on
entend quelques gemissements brefs et innocents (graphies et lignes perdues).
C'est probablement ce qui a poussé Octavio PAZ à écrire: «La peinture de
PELAEZ, c'est la vengeance de l'enfant qui a dû passer des heures et des heures
le visage contre le mur».
Mais pour PELAEZ, tout n’est pas expression et il ne laisse pas non plus
celle-ci à la merci des sentiments, puisque ces cris et ces gémissements sont mis
en place de maniére stratégique. Méme ses graphies démesurées obéissent à des
raisons artistico-visuelles. Encore plus: les silences et murmures sont soumis à
une disposition géométrique (horizontaux, verticaux et carrés) La preuve
évidente qu'il raisonne son oeuvre est donnée par lc titre d'un de ses tableaux
dont je me souviens: «Planification de silences». Il agit donc avec intelligence
et sensibilité.
PELAEZ part d'un art figuratif formel et nous l'observons ici à travers
des oeuvres que je considère comme représentatives des trois dernières étapes
qu’il a franchies pour conduire l’opposition de granulations vers la simplicité
chromatique et formelle: c’est-à-dire au contrepoint de gris et de blancs ou de
nuances ayant la même valeur et tonalité, enfermés dans des zones géométrisées
correspondantes.
Le Musée d'Art Moderne de l'Institut National des Beaux-Arts a l'honneur
de présenter cette exposition d'oeuvres réalisées par trois valeurs de la peinture
actuelle du Mexique.
Chacun d'eux représente une tendance artistique différente: Manuel
Felguérez, géométrique et préoccupé par des variations d'un méme espace;
Gilberto Aceves Navarro, engagé dans un art figuratif nouveau de force linéaire
et chromatique; et Antonio Peláez, inspiré par la poésie de l'espace, les textures
douces, les accords chromatiques delicats et la simplicite.
FERNANDO GAMBOA
Directeur du Musée d' Art Moderne de Mexico
GILBERTO ACEVES NAVARRO
Ne en 1931.
"^L.
A commence ä peindre en 1950.
A pris part a de nombreuses expositions au Mexique et dans d'autres pays.
Prix:
1957 Prix Salón de la Plástica Mexicana
1956 Prix Nuevos Valores de la Plástica
1957 Prix Nuevos Valores de la Plástica
1964 Prix Salón de la Plástica Mexicana
1972 Prix Salón de la Plástica Mexicana
|
De la serie portraits familiers et d’autres I, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
De la serie portraits familiers et d’autres II, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
-
De la série portraits familiers et d'autres III, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
De la serie portraits familiers et d’autres IV, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
5
De la serie portraits familiers et d’autres V, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
6
De la serie portraits familiers et d’autres VI, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
De la série portraits familiers et d'autres VII, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
Q
De la serie portraits familiers et d’autres VIII, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
9
De la serie portraits familiers et d’autres IX, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
10
De la serie portraits familiers et d’autres X, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
Aceves Navarro
[1
De la serie portraits familiers et d’autres XI, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
[2 De la série portraits familiers et d’autres XII, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
14
15
De la serie portraits familiers et d’autres XIV, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
wo MA
De la serie portraits familiers et d’autres XV, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
13 De la serie portraits familiers et d'autres XIII, 1974
Acrylique sur toile
120 X 110 cm
+
4
Re.
Aceves Navarro
MANUEL FELGUEREZ
Né à Zacatecas (Mexique) en 1928.
Instruction primaire et secondaire au Colegio México, Mexico.
1946-1947 Lycée: Colegio Francés Morelos, Mexico.
1948 Academia de San Carlos, École Nationale des Arts, Mexico.
Institut. National d'Anthropologie et d'Histoire (Études archéologiques), Mexico.
Académie de la Grande Chaumiére, Paris (Professeur: Ossip Zadkine).
Cours de civilisation frangaise, à la Sorbonne, Paris.
Cours de dessin au Musée du Louvre, Paris.
École de Peinture et de Sculpture «La Esmeralda», Mexico (Professeur: Francisco
Züniga).
Assistant de Francisco Züniga.
Cours d'Art Moderne, Facultad de Filosofía y Letras, Université Nationale
Autonome (Professeur: Justino Fernández), Mexico.
Bourse du Gouvernement Frangais, Académie Colarossi, Paris.
Séminaire de professeurs à la Academia de San Carlos, École Nationale des Arts,
premier semestre, Mexico.
DY
1954-1955
1971
Des oeuvres de Felguérez ont figuré dans de nombreuses expositions au Mexique et dans
d’autres pays.
16 Les deux solutions, 1975
Peinture. Laque sur fibre de verre
75 X 90 cm
17
|
Les deux solutions, 1975
Relief multiple
40 X 50 cm
18
Th
Les deux solutions 1973
Serigraphie PA III
50 X 60 cm
19
L’automate de Hagelberger, 1975
Peinture. Laque sur fibre de verre
90 X 75 cm
20 L’automate de Hagelberger, 1975
Relief multiple
44 X 78 cm
21
Signe convexe, 1975
Peinture. Laque sur fibre de verre
75 X 90 cm
22
£5
Sıgne convexe, 1975
Relief multiple
45 X 45 cm
73
Signe convexe, 1975
Sculpture multiple
75 X 32 X 28 cm
dk
tt
e.
Fu
pun
Bd
m,
a
Felguérez
24
f
Signe convexe, 1973
Serigraphie
50 X 60 cm
25
Le stimulant B, 1975
Peinture. Laque sur fibre de verre
75 X 90 cm
26
Le stimulant B, 1975
Relief multiple
50 X 60 cm
7
7
Combinaison 144 C, 1975
Sculpture multiple
43 X 48 X 40 cm
28
I
Logique de l'inférence incertaine, 1975
Peinture. Laque sur fibre de verre
Ah
100 X 100 cm
n°)
x
La vigie, 1975
Peinture. Laque sur fibre de verre
100 X 100 cm
30 Vers le Moi, 1975
Peinture. Laque sur fibre de verre
100 X 100 cm
31
Interruption, 1975
Peinture. Laque sur fibre de verre
100 X 100 cm
27
Choix d’un cercle, 1973
Serigraphie
50 X 60 cm
3
La strategie des structures, 1973
Sérigraphie PA III
50 X 60 cm
a
quU
A
F
"|
Felguérez
ANTONIO PELAEZ
Né à Llanes, Asturias (Espagne) en 1921.
Études à l'Institut Pérez Galdós de Madrid.
1936 Arrivée à Mexico.
1957 Adoption de la nationalité mexicaine.
Études à l'École de Peinture et de Sculpture «La Esmeralda».
L'artiste fait un long voyage en Italie, en Gréce et en Égypte.
Retour à Mexico.
Des oeuvres de Peláez ont été présentés dans plusieurs expositions au Mexique et dans
d'autres pays.
Oeuvres dans des Musées: Tel Aviv, Madrid, Mexico.
^4
5
36
7
Q
1
Division du signe, 1970
Huile sur toile
100 X 150 cm
Le bateau sur terre, 1972
Huile sur toile
100 X 150 cm
Fenétres fausses
Huile sur toile
100 X 100 cm
Interruption
Huile sur toile
170 X 130 cm
Mur public N° 1, 1973
Huile sur toile
170 X 130 cm
39 Mur public N° 2, 1973
Huile sur toile
170 X 130 cm
4f)
Mur public N* 3, 1973
Huile sur toile
120 X 180 cm
11
Geometrie altérée, 1974
Huile sur toile
100 X 100 cm
)
Sous la surface, 1974
Huile sur toile
100 X 100 cm
13
Fenétre blanche, 1974
Huile sur toile
100 X 100 cm
Pe'
+ /
1a?
la
44
Signe protégé, 1974
Huile sur toile
100 X 100 cm
45
Date violette, 1974
Huile sur toile
100 X 100 cm
46
Ww
Fragment sans temps, 1974
7
48
Deux formes et signes, 1974
Huile sur toile
120 X 180 cm
Breve presence, 1974
Huile sur toile
120 X 180 cm
Huile sur toile
120 X 180 cm
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Imprimerie Saint-Paul, Societe anonyme, Luxembourg