Certes, c’est un titre de gloire pour Lang que d’être un représen- tant de classe de l’école impressionniste. Dans notre histoire artis- tique, il est plus. Il est aussi l'initiateur de ce mouvement parmi ses compatriotes. C’est lui qui les a tirés des chemins sablonneux de l'académisme traditionnel où ils étaient enlisés; c’est lui qui les a fait abandonner leur manière et les a entraînés dans la direction nouvelle qu'il avait trouvée. Au cours de mes investigations, jai partout trouvé la conviction que ce fut Lang quà est allé de l’avant et a ouvert la voie à bon nom- hre de ses collègues. Il peut donc faire figure de chef d’école, de chef de notre école impressionniste, sà Jose employer ces termes. De cette façon disparaîtra l’imprécision et le désordre que notre historiographie de l'art était condamnee jusqwici à faire régner dams sa description de l’époque postérieure à 1910. De cette façon la clarté se fait dans un chapitre de notre petite histoire de l’art. Cette thèse valait certes une exposition. Pourtant celle-ci ne pro- cède non seulement d’une préoccupation purement scientifique. Elle procède aussi du souci de rendre justice à Dominique Lang. IL fallait enfin révéler le vrai mérite de Lang et l’élever, lui et son œuvre, sur le piédestal qui leur revient de plein droit. Considérée de ce point de vue, cette exposition est aussi un hommage. Honneur est rendu à Lang, à l’artiste de classe comme il n’y en a eu que peu chez nous. Mais honneur est aussi rendu à cet homme qui doit compter parmi les meilleurs de nos compatriotes. a Les traits de sa figure modeste et noble se précisent toujours davantage, grâce à de récentes études et publications. Maintenant il est devenu possible de connaître sa vie, ses souffrances et ses aspira- Hons. Surtout sa correspondance avec l’abbé Bernard Frantz parle du combat sincère et honnête que Lang avait engagé pour trouver la clarté, la lumière. Cette lumière il l’a trouvée comme peintre, mais non comme penseur. Ses investigations philosophiques ont mené son esprit vers la contemplation tragique du ténébreux néant et ont amené sa volonté vers la noire résignation du pessimisme schopenhauerien. Pathétique figure que celle de Lang dont la sincérité et la bonne foi A