du verrier, plus ceux créés pour mes buts personnels, tous trés simples de forme, en bois ou en fer, simple prolongement de la main à l'exclusion de tout moule et d» tout mécanisme. A Mon but: garder dans une architecture volontaire la robuste mollesse du verre chaud et épais, arrêtée par le refroidissement en manière de glace ou d'eau; à la rigueur d’un plan dominateur, laisser s’ajouter les incidents de la vie propre du verre, le contraindre sans l'amoindrir; modeler le verre à chaud et en force dans les épaisseurs résistantes; provoquer en pleine incandescence les réactions souples et charnues pour retrouver ensuite, après refroidissement, des pièces nées du feu et qui viendraient, avec la noblesse de poids, exprimer l'eau dormante ou ruisselante, la glace qui craque ou qui fond, pat les expressions contrastées de surface et de profondeur du verre transparent, la neige qui fond, la glace impure, les fonds de riviére, le givre. J'ajoute le glissement des épaisseurs de verre l'une sur l’autre, ainsi que dans des couches géologiques.» Pensant à ses verres, «je suis loin d'avoir fait ce que j'aurais voulu, note Marinot par ailleurs, mais je crois que j'ai fait pas mal de choses que personne n'avait fait.» Il dit également: «Je m'éléve contre les mots de décorateur et d'art décoratif. Mon métier de verrier est un jeu aussi gratuit que la peinture ou la sculpture». Th Gratuit? Peut-étre. Mais non point facile. Témoin ces autres paroles de Marinot qui traduisent un programme si sympathique: «Repousser la facilite. Connaitre et aimer tous les efforts, S'en instraire sans se déformer, S’enrichir pour trier, Ne pas voir la nature en spectateur, mais en agissant. S’enrichiz pour pouvoir s’appauvrir.» Joseph-Emile Muller