faite. Et l'attitude du personnage bossu apparait non moins révélatrice que son regard vacillant et sa bouche ricanante: tout chez cet homme exprime la ““philosophie““ cynique de celui qui a vu, dans son existence, s’accumuler les échecs et qui prend des airs sibyllins pour camoufler / . son désarroi. Cependant, si forte que soit cette composition, Stoffel, peu de temps aprés l'avoir réalisée, s'engage dans une direction différente. Attire par la peinture abstraite, ıl refoule sa verve satirique et ıl finira par récuser totalement le langage qu'il parlait jusque-là. Certes, dans les oeuvres de 1949 il ne rompt pas de facon absolue avec les tableaux précédents. La ligne continue d’y jouer un rôle essentiel: elle se déve- loppe sur la toile en décrivant des arabesques, des entrelacs. Par endroits une figure semble vouloir émerger de ces enchevétrements, une figure sans visage, sans nom, à peine saisissable, mais qui indique que l'expressionnisme n'est pas completement oublié. En 1950-1951, Stoffel exécute au pinceau et à l'encre de Chine des dizaines de dessins: méme s'il les rehausse de gouache, l'élément principal y demeure une ligne qui bondit, se courbe, s'enroule, ser- pente, zigzague. Quelque chose d'obsessionnel se décéle dans ses élans toujours brisés, toujours repris, et son tracé fait penser aux galeries souterraines d’un labyrinthe où l'on tournerait en rond sans jamais