mencent à apparaitre en 1941, ce qui n'est certes pas étonnant: en somme, c'est la guerre qui les suscite. Pourtant les sujets ne sont pas toujours directement liés aux événements; ils reflétent plutót le climat de l’époque, avec l’hypocrisie, les bassesses, les menaces, la peur qui le déterminaient. Par ailleurs, il s'en faut que le théme de l'artiste soit toujours préconcu, que tout dans ses tableaux soit lucidement choisi afin de traduire avec précision telle idée ou tel sentiment. Des hantises incontrólées, inconscientes se font jour également chez Stoffel de méme que se manifestent des soucis d'ordre strictement pictural. En d’autres termes, des deformations significatives coexistent avec des jeux de formes qui sont gratuits par rapport au sujet, mais révèlent que les moyens ont tendance à devenir autonomes. Bien qu'il s'agisse de peintures, c'est toujours le dessin qui l'emporte. La couleur se con- tente d'accuser les effets de la ligne qui est acérée, flexible, cinglante ou au contraire appuyée, rigide, voire pesante et anguleuse. S'apparentant parfois à Chagall, à Frits van den Berghe ou à Gromaire, mais conservant toujours son accent personnel, Stoffel + M \ »* avance pendant quelques années dans cette voie, et à mesure qu'il évolue, son trait devient plus insistant, son coloris plus soutenu. En 1948, il peint Le Mage qui est sans doute le chef-d’oeuvre de cette période: un dessin autoritaire et en tous points expressif s'y allie à une couleur sobre, mais éloquente. L'unité de style cette fois est par-