PREFACE Dum: la vie de plus en plus absorbante que ménent les hommes du XX® siecle, il est besoin parfois de chercher un refuge dans une ambiance immobile et silencieuse. La contemplation d’œuvres d’art est, au même titre que celle d’un paysage champêtre ou solitaire, un des tlots de repos que certains ne savent même plus goûter, mais dont d’autres savent encore apprecier le bienfait. Parmi les œuvres des peintres, les natures mortes (Stilleben, still-life, “vie silencieuse») sont sans doute celles où l’artiste a le mieux su organiser son dialogue avec l’objet, nécessaire à une création heureuse. Cet état d'esprit, le spectateur le partage volontiers. La nature morte bénéficie, depuis quelques années, d'un renouveau d'affection. Dans presque tous les pays d' Europe, des Expositions organisées sur ce thème ont connu le succès auprès des artistes, des amateurs et du grand public. Strasbourg, notre voisine avec laquelle — même en dehors du fait qu’elle est devenue le siège du Conseil de l’Europe — nos relations se font de jour en jour plus amicales, n’a pas attendu le retour d’une mode que par exemple la première moité du XVII® siècle avait déjà connue. Prétextant l'existence barmi ses enfants — précisément pendant la guerre de Trente Ans, époque de trouble et d’insécurité — d’un des grands maîtres de la nature morte, Sébastien Stoskopff, Strasbourg a réuni, dans son Musée des Beaux- Arts, une collection permanente consacrée à cette spécialité. C’est cette collection, illustrant les différentes formes de la nature morte à travers quatre siècles (du XVIe au XX°) que le Musée de Luxembourg présente pour quelques semaines à ses visiteurs.