plastiques, essentielles à une ceuvre d'art. Le public comprend qu'il importe d'étudier, autant que la chose, la façon de l'ex- primer. Il sait que le peintre s'extériorise par des signes indivi- duels, et qu'il est passionnant de reconnaitre l'homme à travers sa peinture. En présence de cette sensibilité nouvelle, il a paru nécessaire de renouveler, à 25 ans de distance, en l'augmentant et en la présentant selon des données nouvelles, une exposition rétrospective de la peinture luxembourgeoise du siècle passé. Mais si, d’un côté, nous invitons le public-visiteur à être plus attentif aux qualités plastiques des œuvres exposées, nous ne voudrions pourtant pas qu'il négligeât, pour autant, de tenir compte dans son appréciation, des conditions particulières de formation et de milieu qui furent à la naissance de ces œuvres. Confiner l’évolution d'un art et comprimer ses aspects en une tranche de cent ans, pourrait sembler arbitraire à qui ne connaît pas notre histoire. L'essor de notre peinture et son évolution particulière cadrent toutefois avec les dates proposées: 1800-1900. En 1800, exactement, eut lieu à Luxembourg, dans le cadre de la distribution des prix de l’Ecole Centrale, fondée en 1798, une première exposition des travaux des élèves, nombreux dès le début, de la classe de dessin de cette école, dans laquelle cette branche tint une place aussi importante que l'étude des mathéma- tiques, de l'histoire et des langues. Les modèles qui servaient à l'enseignement du dessin, une « Vénus », un « Hercule» entre autres, introduisirent chez nous, avant Fresez — qui tenait de David par son maitre Navez — et pour longtemps, les consé- quences particulières que le goût de l'antique eut sur l'évolution des arts plastiques: la primauté du dessin dans l'imitation de l'objet concret. Ni l'enseignement que le frére Abraham Gilson professait dès 1780 dans son école d’Orval, ni l'exemple que proposaient aux artistes les peintres Weiser et Millim dans la décoration de nos églises et refuges, ni les leçons du portraitiste P. Maisonnet n’avaient encore tenu compte des aspirations nou- velles de l'art. C'est par le professeur de dessin J.-B.-Pierre Pioche de Nancy, ci-devant entrepreneur des convois militaires et professeur de dessin à Metz, décorateur du temple décadaire à Luxembourg, que ces tendances s'introduisirent dans notre pays. ». A Encore ne faut-il pas s'attendre à voir chez nous, dés ce moment, l'exaltation des grandes vertus morales exprimées dans 4 D