les premières révolutions du nôtre, tire la leçon des dernières du XIXe, particulièrement de Cézanne, plus particulièrement encore de Gauguin. C’est, sinon la doctrine, du moins l'esprit et la volonté d'esprit, la volonté de haute spiritualité de ce dernier que Maurice Denis a repris et prolongés par ses théories, par son œuvre, par toute la signification de sa figure. Ame religieuse, soucieuse de maintenir dans l'exercice créateur la presence effective d'une constante réflexion et d'y manifester une rigoureuse ambition de style, Maurice Denis se rattache, par delà Pont-Aven, à Ingres et aux préraphaélites ingresques et, pat delà encore à l'Italie et aux Primitifs italiens. Bref, avec sa préoccupation d'ordonnance, avec son choix des moyens les plus simples et les plus purs, il se classe dans un des grands courants de l'art universel, celui de la spiritualité. Méme souci de clatté et de simplicité chez Vuillard, à ses débuts, avec un renouvellement de ce japonisme qui avait déjà exercé sa salubre influence sur les Impressionnistes, sur Degas, sur Toulouse-Lautrec. Au reste les curiosités étrangères sont vives à cette époque, qui est celle du théâtre de l'Ofuvre par quoi le génie du Nord et son souffle d'austérité morale pénètre chez nous. C'est aussi l'époque des batailles symbolistes, aux- quelles le génie belge avec: son sens du mystére intérieur, a pris tant de part. C'est enfin celle de la Revue Blanche avec son réalisme minutieux et sarcastique. Tout un naturisme se déve- loppe, qu'inspire le goüt de l'innocence, de l'observation à la fois subtile et naive, un besoin de retour au lyrisme linéaire des Primitifs. On découvre, avec une ironie attendrie, le charme des intimités quotidiennes, et comme tant de poètes de ce moment, Vuillard sera bientôt un maître de l'intimité. Il se confine dans la société qui l'entoure, en ces années heureuses de la fin du siécle et de la premiere avant-guerre, fait le portrait des gens du monde, des gens de théátre, des personnages illustres ou simplement des amis et des familiers qu'il rencontre dans les milieux qu'il se trouve fréquenter, décore leurs salons, peint aussi des intimités plus proches de son exis- tence personnelle et de son cœur, représente sa mère dans les attitudes de la vie quotidienne, cousant, lisant, prenant son petit déjeuner. Claude Roger-Marx l'a appelé à juste titre le AA