pa EXPOSITION KUTTER plastiques. Témoins surtout les natures mortes qu'il peignait entre 1925 et 1930 et qui ont souvent l'allure et le charme de démonstrations. Qu'un peintre comme Kutter qui n’avait rien d'un intellectualiste, qui créait ses tableaux avec tout son être et non seulement avec sa tête, ait à ce point montré qu’en art même l'instinct doit du respect à certaines lois et en tire profit, cela me paraît très remarquable. Cela montre que Kutter était bien de son temps, du temps qui a vu naître le cubisme, ce sévère rappel à l’ordre. En 1930 Kutter était en pleine possession de ses moyens. C’est cette année-là qu’il peint le tableau si puissant qui s'appelle ,l’'Homme au doigt coupé‘‘, et qui ouvre. la série de ses grandes figures impressionnantes. L'Homme au doigt coupé‘ n’est pas, comme le titre pour- rait le faire croire, l'illustration d’un fait divers‘“. C’est une composition de peinture pure. Rien que cela. Il ne faut pas y chercher d’autre émotion que celle provoquée par une construction solide et une couleur pleine de sonorités riches et franches. Il y avait en Kutter un fort penchant pour la pein- ture pure (c’est ce qui l'apparente aux Français), mais il y avait en lui aussi le besoin, plus obscur mais non moins profond, de s'exprimer, de montrer son visage intérieur (et c’est ce qui le rapproche des peintres flamands et allemands). En suivant son évolution on voit qu'il devient de plus en plus expressionniste tout en devenant de plus en plus peintre. Et c’est cela, finalement, qui compte. D'un mars “AUy