Parmi les Luxembourgeois dont l'action et le rayonnement ont dépassé les frontiéres du Grand-Duché, il y a deux personnalités qui émergent et qui, en raison notamment de ce qu'elles ont fait pour l'entente internationale, méri- tent d'étre particuliérement considérées à l'heure actuelle : Émile Mayrisch et son épouse Aline de Saint-Hubert. Deux personnalités fort distinctes, dont chacune est puissamment attachante. I. Lui, un chef d'industrie, l'un des créateurs et, aprés 1920, le président de l'Ar- bed, un homme d'action dans toute la force du terme, robuste, dynamique, réaliste, résolu, mais aussi un homme à idées, et certaines d'entre elles ont été si audacieuses que trente ou cinquante années plus tard encore on les a jugées vivantes et fécondes. C'est le cas en particulier de l'idée qu'il avait de chercher, dès le début des années vingt, à réconcilier la France et l’Alle- magne. Elle, Madame Mayrisch, une femme intelligente, sensible, cultivee, preoccu- pée par les problémes moraux et spirituels, mais n'ignorant pas pour autant les réalités sociales et se souciant toujours de ceux qui connaissaient la géne, la maladie, le malheur. Elle a subventionné des écrivains, des revues litté- raires, des institutions culturelles, mais aussi des œuvres philanthropiques. Et si elle a écrit, elle a également traduit (ou aidé à traduire), en français ou en allemand, des textes qu'elle affectionnait. Nombreux ont été ses amis écri-