Des Pfemyslides aux Luxembourg La puissante situation politique de l'Etat de Bohéme au XIV' siécle était déterminée par l'essor économique, politique et culturel du pays sous le régne des rois Otakar II (1253-1278) et de son fils Venceslas II (1283- 1305) de la dynastie des Premyslides. Cette dynastie s'éteint avec l'assassinat du roi tchéque Venceslas III à Olomouc en Moravie (1306). Pendant les quatre années suivantes, deux souverains étrangers essaient de prendre le pouvoir, Rodolphe 1* Habsbourg (1306-1307) et Henri de Carinthie (1307-1310). Cependant la noblesse tchéque n'admet pas qu'il y ait un vrai pouvoir dans le pays. Par la volonté d'une partie de cette noblesse ainsi que des représentants des riches cloitres cisterciens, et pendant les troubles, le fils du roi romain Henri VII, Jean de Luxembourg, monta sur le tróne tchéque. La derniére princesse de la dynastie des Premvslides, Elisabeth est devenue sa femme. Il régna comme roi tchéque de 1310 à 1346. Jean de Luxembourg (1310-1346) Dans les pays tchéques, Jean de Luxembourg essaie de régner avec l'aide de conseillers étrangers, sans tenir compte des intéréts de la noblesse locale. Pendant sa rencontre décisive avec elle, il perd sa position dans la politique intérieure du pays où l’oligarchie de la noblesse a la plus grande influence, avec à sa tête Henri de Lipa. Celui-ci était déjà en conflit avec cette partie de la noblesse qui, sous la conduite de la reine Elisabeth, défendait selon la tradition des Premyslides l'indépendance du pouvoir royal. Le roi Jean cherche alors à sortir de l'isolement en se rapprochant de la cour de France. Son oncle Balduin de Luxembourg favorise le mariage du roi de France Charles IV (1322-1328) avec la sœur de Jean, Marie. En 1323, Jean envoie son fils aîné Venceslas à Paris pour son éducation, mais aussi pour que la noblesse tchèque ne s’empare pas de lui et le proclame anti-roi. Le roi Jean oriente désormais son intérêt sur la politique européenne, où il est un très fin diplomate. Il essaie aussi d’installer son pouvoir dans l’Italie du Nord, en Carinthie et au Tyrol. Il tomba à la bataille de Crécy (1346), où il combattit aux côtés du roi de France. L'art de cette époque, et surtout celui de la sculpture, se cristallisa bientót en une manifestation mûre, dans l’expression comme dans la forme, du style universel gothique. 11