C) Ivoires (40) flacon en éléphant portant une dame (disproportionnée par rapport à l'animal; la téte forme le bouchon) flacon en éléphant portant un vieillard (mémes remarques que pour le No précédent) flacon bombé sur socle (51) Corail (41) dame avec fleurs deesse assise en meditation flacon sculpté d'échassiers et de fleurs Divers jouets-miniatures (cour princiére et services) (48) boussole (49) Netsuke Avec le Netsuke nous abordons un autre domaine de l'art mineur japonais (à la suite des garnitures de sabres). Tout comme pour les Tsuba ou Menuki il n'est pas aisé de faire appel a des correspondances occidentales. Il s’agit ici encore d'un article traditionnel et exclusif de la civilisation nippone. Le Kimono, costume typique du Japon, ne prévoit de commodité d'aucun espéce pour fourrer les articles que l'homme aime avoir sur lui à tout moment de la journée. Toute poche, ou autre réceptacle faisant défaut, le Japonais inventa une espèce de boîte à compartiments superposés où il enfermait les objets dont il pourrait avoir un besoin urgent et imprévu (médicaments, sceaux. . .): le Inro. Ce «sac à main» en dur (bois laqué) finit par étre suspendu sur le Obi, large écharpe-ceinturon adaptée sur le Kimono. La corde, ajustant des différents compartiments du /nro, l'un sur l'autre, fut passée dans le Obi et retenue par une espéce de bouton, destiné à empécher le /nro de se détacher. Ce bouton est à l'origine du Netsuke. Présentant une surface, il se verra gravé, peint ou sculpté en bas-relief, haut-relief pour finir en «ronde bosse». C'est le moment oü la forme d'origine se perd, pour mener l'artiste à la «statuaire-miniature» tellement caractéristique du Netsuke classique. Le matériel utilisé est l'ivoire (défenses d'éléphant, de sanglier. .) ou d’autres matières solides d'origine animale. Le bois, la porcelaine connurent la faveur des sculpteurs tout comme des minéraux (précieux), ou de simples «déchets» inutilisables (noyaux de fruits). Les sujets traités sont tirés en grande majorité des mythes et légendes ou du folklore de la tradition japonaise, auxquels se mèlent les emprunts chinois, hindous et bouddhiques. Les figures les plus fréquentes dans le type Katabori (netsuke-statuette) sont les Sennin: immortels bouddhiques qui sont arrivés par la méditation et l’ascétisme au degré suprême de félicité. Les netsukés les représentent en «vieux montagnards» en haillons. Un autre personnage assez commun à cette statuaire-miniature est Hotei, dieu de la joie, bombant son ventre, symbole de ses ressources spirituelles. Kirin et Shishi sont des animaux mythiques de bonne augure et protecteurs de vertu et de religion. La foi bouddhique est protégée par des singes nimbés du nom de Arhat. Les légendes héroïques prètent des Shoki, Chinois tueurs de démons, ou les 108 braves du Suikoden. Des figures comme les «Ashinaga et Tenaga» (tribus d'hommes, les uns aux jambes longues, les autres aux longs bras) ouvrent les perspectives vers la caricature, déjà assez imminente dans d'autres sujets. La mignardise, souvent humoristique et caricaturale, perce ouvertement dans les objets, proposant des thémes sans arriére-pensée autre que l'esthétique de la forme dans la matiére. On trouve ainsi une gamme variée d'animaux (de la mouche à l'éléphant), de plantes ou de personnages présentés dans un maniérisme à la fois amusant et réaliste. Le réalisme dominant, nous retrouvons des scènes plus familiéres du théátre Noh ou de la civilisation Samourai: si l'artiste pousse sur le plaisant, il nous confronte avec une souris ou un chiot. Dans l'ensemble, l'art du Netsuke ouvre une lucarne sur la vie et la tradition japonaises. - la religion et la mythologie par les Hotei, Sennin ou Fuku Rokoju . — le folklore dans les acteurs du Noh ou du Boshido - l'esthétique amusée par les scénes de la vie quotidienne dans ses détails les plus infimes. 122