Salle 113 — Empl. A et D (Mur) Les Armes: Le théme dominant est fourni par l'hallebarde (son rapport avec les personnages historiques évoqués n'est que láchement établi par le lien commun: la fin du Moyen Age). Etymologiquement le terme de «hallebarde» se raméne à l'allemand médiéval de Halm-Barte signifiant: hampe - hache (donc fer de hache emmanché). Inspirés par la hache d'armes du type nordique, les Helvétes montérent (au début du XIV* siécle) un fer de hache pointu sur une hampe de deux métres. La conception de l'arme est essentiellement ajustée à l'équipement défensif du chevalier: la longueur de la hampe communique au fer la force d'impact, capable de couper l'armure à tout endroit voulu; la pointe permet de la percer à ses «défauts» (cou, aisselle, aine). Aprés 1350 la hampe se retrouvera armée (dans le dos de la hache) d'un croc (dit bec de corvin) destiné à de multiples buts: - percer la cuirasse (le poids supplémentaire du fer de hache aidant) — accrocher le cheval dans sa course - agripper le chevalier pour le désarconner. Cette arme terrifiante s’avera fort efficace contre les charges impetueuses de la cavalerie blindee. Les victoires militaires, qui ont aidé à conquérir et à maintenir l'indépendance nationale helvétique, sont en large partie redevables à l'hallebarde. Les batailles de Morgarten (1315), Sempach (1386) et Nancy (1477) ont défait les ennemis de la Confédération (Habsbourg et Bourgogne), mais, en même temps, ont renseigné l’Europe sur la valeur meurtrière et tactique de cette innovation. Grâce à l’hallebarde, le fantassin exploitera sa chance contre la chevalerie noble. L'hallebardier, dans la méme mesure que le coutilier et l'archer anglais (ou plus tard l'arquebusier), aura donc largement contribué, non seulement à poser de nouvelles normes dans la tactique, mais aussi à effacer une ére avec la civilisation qui s'y rattachait. Les victoires qui avaient tracé la carriére de l'arme nouvelle devaient aussi annoncer sa décadence. Déjà à Sempach les Confédérés restèrent impuissants en face d’une forêt de lances: Arnould Winkelried se sacrifia pour ouvrir une brèche à ses concitoyens. Les insuffisances, le souvenir d’une grandeur passée, mais aussi la fascination de la forme effarouchante, valurent à l’hallebarde d’être retirée de la bataille pour devenir arme d’apparat dans l’escorte des hauts officiers et des princes. La nouvelle mission se répercuta sur la forme de l'arme: la pointe s'allongea en estoc ou en langue de boeuf, le bec se recourba vers la hampe, la hache perdit son tranchant, s'inclina vers le bois et finit par se creuser en concavité. En fin de compte les parties métalliques s’ajourèrent pour l'allégement et la décoration. L'évolution décrite permet de dater et de classer les piéces exposées, dans les catégories suivantes: | L'arme dans sa fonctionnalité accomplie: Nos 33, 34 deux hallebardes suisses du type «Sempach» (fin XIV* siécle). Les parties principales (hache à tranchant convexe et bec) sont destinées à percer les armures. La fonction majeure est accordée à l'estoc en carrelet, le fer à tranchant oblique, le bec incliné vers la hampe (fin XV* siécle — milieu XVI*). Nos 18, 35, 37, 38 No 7 (l’estoc en fer de lance) Q7