LE PLAN-RELIEF 
Le capitaine Weydert est l'auteur du plátre original du plan-relief, qui fut jugé d'un intérét recommandant sa 
reproduction dans un matériel capable de supporter le poids du temps. Les Forges d'Eich (usines Metz) firent l'offre de 
couler le plátre dans la fonte, projet, qui, exécuté dans un délai de 3 mois, aurait coüté 2 500 francs, y compris une 
«couche de minium». L'intention fut de placer l'oeuvre sur le Bock («sur la proéminence vers Pfaffenthal» ajoutera M. 
Arendt, architecte de l'Etat, dans son avis du 8 janvier 1891). M. Arendt fit valoir dans ce méme avis que ce montage en 
fonte nécessiterait des peintures répétées qui finiraient par masquer tous les détails. Une protection élémentaire contre 
les intempéries et le vandalisme devrait étre réalisée par un «dais à colonnes» clóturé par un solide quadrillage, le tout au 
prix de 7 500 francs. Il proposa donc de couler le plan dans l'«airain, métal monumental et durable par excellence» (ce 
qui coüterait 4 500 F). Selon lui il serait d'ailleurs plus urgent de verser pareille somme (12 000 F en tout) à la restauration 
d'un cháteau féodal, mais au cas qu'on tiendrait absolument à l'exécution du proiet, il serait indiqué de la réaliser en 
bronze et de l'exposer au «futur musée national». 
Dix ans plus tard s'engagea la correspondance avec la «Galvanoplastische Kunstanstalt à Geislingen» (Württembergische 
Metallfabrik). Entretemps le plâtre avait subi un premier transport, du Palais Grand-Ducal au second étage du 
«Kórnermagazin» (magasin de grains) à son extrémité est. 
Afin de pouvoir se prononcer sur un devis, la «Kunstanstalt» demande un échantillon (empreinte en plátre de 100 x 70 
cm) tout en suggérant déjà d'exécuter l'oeuvre de 12 m? en 4 plaques de 3 m? chacune. En octobre 1901 la fonderie 
accuse la réception de l'«empreinte» et propose 400 Marks par m? ce qui avec les frais de transport aboutirait à la somme 
globale de 5 000 Marks. Probléme pour le Gouvernement: sur quel article du budget pourra-t-on comptabiliser pareil 
chiffre? || y aurait peut-étre un moyen, si le travail ne dépassait pas 4 000 Marks (équivalent à 5 000 Francs). Cette 
décision fut retenue comme base de discussion en concédant à la «Kunstanstalt» qu'elle «ne serait tenue à aucun délai» 
et qu'en outre le client assumerait les frais de transport. On se déclare d'accord pour 4 150 Marks («franco Bahnhof 
Luxembourg») tout en conseillant d'envoyer le plátre en wagon fermé sur un coussin de «laine de bois» et d'isoler les 
piéces par le méme matériel. L'emballage en boite ne serait pas nécessaire, et, afin de réduire encore les frais, il suffirait 
de déclarer 1 000 kg au lieu de 5 000 kg. 
Cette réponse est acceptée; entretemps M. Zimmer, stucateur à Hollerich, avait réparé le plátre-Weydert (parce que de 
«qualité inférieure»). 
Le 19 janvier la Kunstanstalt annonce que le plátre est arrivé à destination avec quelques défauts («Defekte») qu'ils 
peuvent réparer sans difficultés et qu'en outre les travaux ont commencé, mais qu'on ne livrerait pas les parois latérales. 
Une année plus tard M. Funck, architecte de l'Etat, s'étant déplacé à Geislingen, fait savoir que «l'endommagement du 
plátre a nécessité la confection d'un second original que l'on a recoupé à arétes vives», ajoutant que le travail pourra étre 
livré vers mai-juin (1903). 
La couleur à donner au relief devint l'objet de nouveaux débats, à la suite desquels on se décida pour le rouge-cuivre 
(rótlich-brauner Kupferton). Une plaque à inscription («Inschrifttafel») à suppléer reviendrait à 90 Marks. 
Le 20 mai, Geislingen transmet que le départ par chemin de fer a eu lieu; à Luxembourg les autorités proposent que le 
plan-relief serait placé «provisoirement» dans un des magasins de la Hoehl au Pfaffenthal. 
L'ordonnance de payement de la Chambre des comptes nous apprend que la moitié du prix a dü étre assumée par les 
Travaux publics (à savoir 2 650 F). 
Explication du plan-relief avec références géographiques et historiques: voir annexe 
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