Cette pointe est une sorte de poignard dont la poignée «plonge» dans le canon, l'obturant ainsi: (baionnette plongeante — Spundbajonett). On pallie cet inconvénient (la baionnette empéche l'arquebusier de tirer) en montant la lame sur une douille épousant l'extérieur du canon. (Baionnette à douille — Tüllenbajonett). Entretemps le mousquetaire s'est mué en fusilier, ou grenadier, portant dans son équipement une seconde arme blanche, le «briquet» ou le «coutelas». Ce dernier, affublé du dispositif d'attache adéquat, peut se fixer sur le canon, évinçant ainsi la baionnette à douille: c'est le sabre- baïonnette, étape finale de la carrière mouvementée du Scramasax. . . B) Les armes à longue portée (Armes à feu) Apparue sur les champs de bataille (début XIV" siécle) comme tube primitif (de l'italien —- canna, d'ou canon; allemand — Büchse — boîte) l’arme nouvelle emprunte pour son évolution deux chemins divergents: en grossissant, elle devient pièce d'’artillerie (par exemple: mortier, du fait que ce récipient solide de cuisine ou de laboratoire, était souvent converti à cet emploi martial) — en s'affinant il en résulte l'arquebuse ou «boite à crochet» (Haken-büchse pour le crochet «antirecul» sous la bouche). Des que l’arme ä feu est devenue arme individuelle, le progres s’identifie avec l’amelioration de la mise à feu de la poudre propulsive: c'est l'histoire des systemes d’allumage ou d’ignition. 1) La méche plongée «à la main» dans la poudre d’allumage dans son bassinet. 2) La platine à mèche: un serpentin répondant à l’appel d’un levier porte la mèche allumée. 3) La platine à rouet: une roue dentée tire par friction une étincelle d’un éclat de pyrite. 4) La platine à chenapan: l'étincelle est produite par le choc d'un éclat de silex sur une batterie d'acier Les améliorations du chenapan: — le chenapan méditerranéen (Miquelet, Romain, Turc) — la platine à silex (ou française). 5) La platine à percussion: l’ignition se fait par explosion d’un produit chimique détonant au choc. L’allumage ramené à cette simplicité, d'autres innovations s'accomplissent quasi immédiatement: — le chargement par la culasse — «l'emballage» de tous les éléments (amorce-charge-projectile) dans une cartouche compacte. De la combinaison de ces deux inventions naitra le tir répété, puis automatique, rendant possible l'invention d'armes meurtriéres, au plus haut degré, comme la mitrailleuse. NOTE: — Les armes franques sont exposées au rez-de-chaussée - Les obiets pré- et protohistoriques se trouvent au second étage 13