E) L'Armement défensif: Rudimentaire à la fin de l'antiquité (casque, bouclier, embryons de curiasse), se limitant à des piéces héritées de l'áge du bronze, cet armement se compléte et se perfectionne dans la mesure qu'on approche des temps modernes. Cette évolution n'est rien d'autre que la réponse aux nouveaux standards de l'armement offensif. Aprés le cuir, la cotte de maille protège le corps du combattant pour des siècles. Ce «tricot» de fil de fer (semblable à celui des casques orientaux) ne résiste pas à l'impact du carreau de l’arbalète, ce qui force le guerrier de, d’abord, se couvrir de plaques de fer plus massives pour finir par s'enfermer dans l’armure articulée du XV" siècle. Le Casque; d'abord bonnet de cuir dur, ensuite bois cloisonné de fer en croix, puis en cóne tronqué en fer s'articule pour s'adapter à l'armure complète. Le Bouclier rond de l'antiquité est abandonné au profit du modèle normand (triangulaire) aussi peu encombrant à cheval qu'efficace pour le fantassin. En bois renforcé d'armatures métalliques, il finit par être complètement forgé en fer. F) Les Innovations Le chevalier fait renaitre des armes oubliées depuis le métallique ou le bronze: le maillet d'armes, marteau (souvent de plomb) destiné à déformer l'armure de l'adversaire; la masse d'armes, à ailetons de fer au bout d'un manche, héritier de la massue préhistorique le «fléau d'armes», masse dont le poids, détaché du manche, y est relié par une chaine; le poids (boule ou cylindre massif) peut étre muni de pointes. Pour équiper le fantassin, on fait preuve de plus d'esprit inventif. A cóté des innovations mentionnées à d'autres endroits (coutelas, hallebarde) nous retenons surtout l’arbalète. Cet arc monté sur un fût, tendu par un dispositif à levier, réalise des forces beaucoup plus élevées que l'arc traditionnel malgré ses dimensions inférieures. La puissance de l'impact du carreau d'arbaléte oblige le chevalier de renforcer son armement défensif. LES NOUVEAUTES DEPUIS LA FIN DU MOYEN AGE A) Armes Blanches: Le Sabre. Apporte en Europe par les conquerants asiatiques (Huns, Magyars, Tartares et Turcs) il ne sera popularise que par les guerres napoléoniennes. Son avantage sur I'épée classique (ou son descendant, la rapiére) est tout relatif et subordonné aux exigences tactiques. La lame courbe, moins encombrante que celle de la rapiére, obtient un impact de «taille» au moins aussi important que celui de l'épée médiévale, mais y ajoute encore l'effet «coupant». La pointe recourbée exclut l'estoc et l'escrime. Dés que la tactique oblige le cavalier de se reconvertir à l'effet perforant de l'estoc, la lame du sabre se redressera de nouveau: ce sera le «pallache» ou «latte», sabre à lame droite. La Baïonnette. Les unités d'arquebusiers (plus tard de mousquetaires) devaient être encadrées et protégées par des piquiers ou hallebardiers: leur cadence de tir ne suffisait pas à arréter la charge ennemie. Un seul coup de feu nécessite une quarantaine de mouvements (illustrés par J. de Gheyn au début du XVII® siècle). En fixant une pointe au bout du canon, on transforme l'arquebuse en pique. Cette idée matérialisée, permet de renoncer aux piquiers qui seront convertis à d’autres tâches. 12