Le MOYEN AGE: EVOLUTION - INNOVATIONS A) Les Armes blanches: L'Epée: la spatha romaine, puis franque, est adoptée par les Germains du Nord et réapparait chez nous au Haut Moyen Age. C'est l'épée normande qui est au départ de l'arme blanche classique du chevalier: lame lourde à double tranchant, garde à deux quillons, pommeau massif tendant à faire contrepoids. Arme ambivalente (de taille et d'estoc) sa lame s'amenuise et l'épée finit en rapiére. Le Scramasax, écarté de l'usage guerrier, se maintient sur la scéne cynégétique. Aprés diverses altérations, il aboutit au couteau de vénerie. Le coutelas étant la seule arme accordée au roturier, un autre descendant de l'ancétre franc, se retrouve au ceinturon du paysan, comme «Bauernwehre» («défense paysanne»). Le Poignard connaît de nouvelles faveurs. Il complète l’armement du chevalier au combat, et, plus léger et plus élégant que le glaive, il s'ajoute à son costume civil. Le fantassin l'aimera avec une lame mince et effilée capable de percer l'armure à ses défauts. B) Les Armes d’hast La Framee se retrouve entre les mains du cavalier et contribue ä en faire le chevalier. Deux types majeurs se presentent au bout de l'évolution: la version «sport» pour le tournoi (à fer «démilitarisé»), la version «guerre» (dont la pointe reste celle de l'ancétre franc). Entre les mains du fantassin la hampe s'allonge (3 à 6 métres) et la lance devient «pique». A la chasse, l'ancienne framée s'est maintenue telle quelle: comme épieu il «force» l'ours et le sanglier. Doté d'un garrot à la base du fer, cet épieu de chasse rappelle l'ancien angon. L'Angon évolue dans des directions diverses pour finir d'un cóté comme javelot, de l'autre comme arme d'estoc, (par exemple en «lance aléne» — Ahlspief3). C) La Hache Sa carriére se poursuit entre les mains du chevalier comme hache d’armes. Le modele massif (hache merlin), perfectionné par les Scandinaves, finit par se retrouver dans l'équipement du fantassin. Seule arme capable de «couper» la cuirasse, elle se trouve complétée par une pointe et un crochet pour devenir «hallebarde». D) Les Armes à longue portée L’Arc et les Fléches restent longtemps sur le niveau atteint a la fin de I’antiquité. La portée de l'arc reste médiocre (vers les 50 m) les pointes des fléches, bien que diversifiées (foliacées ou a barbelures), n'apportent aucune nouveauté. La supériorité énorme de l'arc tartare reste sans répercussion en Europe (sauf pour la Turquie): le matériel manquant — longues cornes de bovin — interdit le progrès dans cette direction. Réservé à l'emploi cynégétique par la noblesse (c'est une arme de combat indigne), le fantassin s'en charge pour la bataille et le perfectionne sans se soucier des exigences pratiques du cavalier. Le résultat en est le Long Bow du Franc- Archer britannique: portée et force de pénétration augmentées, mais surtout, cadence de tir supérieure à tout ce qui pourrait le concurrencier dans ce domaine (arbaléte, armes à feu). 11