La hache (comme l'herminette) reste un outil polyvalent (se prétant autant à l'utilisation pacifique que martiale). Sa fonction en tant qu'arme de guerre ne se spécifiera qu'au Haut Moyen Age, entrainant par là une diversification de formes plus appropriées au combat. Pour l'époque qui nous concerne ici elle ne saurait donc valoir qu'accidentellement comme arme. La fonte du bronze, révélant pas à pas de nouveaux horizons à l'esprit inventif, appellera des outils, dont la mission sera plus exclusivement guerriére et cynégétique. Le couteau (lithique) encore polyvalent, une fois mué en poignard, ne servira plus qu’au combat: les différences de formes entre l'un et l’autre (à l’âge du bronze) ne laissent aucun doute sur la mission respective. Le poignard (arme d’estoc) sera d’abord triangulaire (s'’approchant de la «langue de boeuf» ou de ce que certains auteurs désignent par «parazonion» en se référant à une arme grecque pas clairement définie). La poignée est retenue par des rivets sur un évasement du talon (ricasso) de la lame, une solution pas tellement heureuse. La grande innovation de l’âge des métaux fut le prolongement de la lame du poignard qui finit par se métamorphoser en épée: le type même des premiers modèles constitue à lui-seul la preuve pour l'affirmation que l'épée (ou le glaive) n'est qu’un poignard allongé. Cette paternité n’est en rien préjudiciable à la fonctionnalité du nouvel outil: la lame s’évasant en partant du talon pour se rétrécir sur la pointe destine l’arme d’abord à «la taille» et ensuite seulement à «l’estoc». Par sa forme, cette arme est à rapprocher des types antiques «Xiphos» ou «Ligula», peut-être aussi de la spatha primitive. Rien de changé pour le mode de fixation de la poignée: elle se rattache toujours au talon de la lame par rivetage, technique plus déficiente encore pour l'épée que pour le poignard. (Le choc de «taille» se transmet aux rivets et contribue rapidement à leur «fatigue»). La civilisation «des champs d'urnes» apporta le nouveau système de fixation de la poignée: «la soie». La lame se prolonge au delà de son talon en une espèce de «langue» («Griffzungenschwert») sur laquelle se fixent les plaquettes formant la fusée. Poignée et lame deviennent ainsi une unité homogène à l'épreuve des siècles: la soie classique (Angel) remonte à cette origine et se mantient jusqu’à nos jours dans la monture des armes blanches de poing. La civilisation de Hallstatt (750-450), ä la reléve des «Champs d'urnes», enrichira l'arsenal du guerrier tout en annoncant la transition vers l'áge du fer. De cette époque date la diversité des fers de lance parmi lesquels domine le type «piriforme» (en forme de poire) toujours à aréte médiane fort prononcée. Courte et trapue, elle peut se prolonger en largeur comme en longueur mais restera toujours plutót massive par rapport à la hampe, semblant indiquer par là son utilisation autant pour le jet (donc javelot) que pour «l'estoc à distance» (pique, épieu ou lance de cavalier). Pointe de lance Epée «à soie à rebords» et talon à lobes