corps des deux chevaux qui le tiraient. On s'était contenté de placer sur une banquette, ou dans une petite fosse située en avant de la fosse principale, les éléments de harnache- ment, mors, phaléres, etc. Ces tombes à char sont toutes masculines, réservées à des chefs guerriers ainsi qu'en témoignent les casques et les armes. Les soldats sont inhumés avec de nombreuses lances, des javelines, des épées; les poi- gnards au début sont dans des fourreaux de bronze. Trés souvent on constate un bris rituel, ou bien l'arme est simplement ployée, rendue ainsi inutilisable. Les sépultures féminines renferment de nombreux et riches bijoux de bronze, boucles d'oreille, torques de types variés, bracelets, fibules souvent décorées de corail et d'ambre. Le verre fait son apparition sous forme de bracelets incolores. La céramique est trés abon- dante; on rencontre jusqu'à douze vases dans une seule fosse; cette céramique est non pas tournée mais montée au colombin. Elle est soigneusement lissée et présente parfois un dé- cor géométrique avec des applications de barbotine rouge ou noire. Certains vases de grande dimension peuvent atteindre et depasser 0,60 m. Ces Celtes entretenaient des rapports économiques avec le monde italo-grec, rapports qui existaient déjà au Premier Age du Fer: des cnochoés étrusques, des stamnoi, des situles, de la céramique attique à figure rouge en sont la preuve. La Téne II est moins abondante en France, peut-étre faut-il y voir la conséquence de vastes mouvements migratoires, les Gaulois ayant envahi l'Italie du Nord et gagné la Grèce et l’Asie Mineure où on les retrouve sous le vocable de Galates. Les tombes à char sont l'exception; on n'en connait que quelques-unes; la forme des épées évolue de méme que celle des fers de lance qui peuvent atteindre de trés grandes dimensions, parfois la flamme est ajourée et ses bords crantés; le bouclier est devenu d'usage courant, en bois ou en osier, recouvert de cuir: il n'en reste que les bordures en fer de la base et les umbos qui permettaient le logement de la main tenant le manipule. Les casques n'ont plus cette forme haute, mais ont une calotte beaucoup plus basse. La ceramique est plus rare aussi, les vases ont souvent le pied retreci (baluste). Les rites funéraires attestent l'apparition de l'incinération. Le corail devient plus rare, il est rem- placé par l'émail. L'emploi du verre se généralise et fournit de beaux bracelets bleu -—