cosmique. Il allait, sans le savoir, vers des formes pures, pour évoquer une joie toute spirituelle et, ainsi, élevait d'instinct la connaissance de la beauté au-delà de toute frontière. A sublimer l’intériorité des choses, le regard se tourne nécessairement vers l'extase. L’interet de ces Cailloux a été souligné par Michel Seuphor: «Ces oeuvres, à peine conscientes, sont dignes, incontestablement, de figurer dans le panthéon des premiéres oeuvres de l'art abstrait ou non-figuratif». J. P. Hodin écrit que ces oeuvres confirment que Lacasse est le premier peintre abstrait du mouvement moderne. Il remarque d'ailleurs dans ces compositions les plus anciennes des formes fondamentales que l'on retrouve constamment dans les oeu- vres des années ultérieures. Et il confirme que Lacasse est devenu une source d'inspiration pour de nombreux artistes dont certains ont conquis une célébrité mondiale. . . Entré à l'Académie de Tournai en 1912, il s'y soumit à la discipline des sujets classiques. Mais soudain, comme clandestine- ment, il se mit à peindre pour lui, dans un style cubiste et expression- niste, sans connaitre ni le nom de Braque ni celui de Picasso. En 1920 Lacasse obtint un premier prix à l'Académie de Bruxel- les. Puis, aprés de longs séjours en Italie, en Espagne et en Bretagne, il se fixa définitivement à Paris en 1925. Il y travailla aux Halles — et On sait ce que cela signifie. Eternel révolté, idéaliste têtu, anarchiste chrétien au grand coeur, le socialiste Lacasse crée une galerie d'art et édite des revues. Il bénéficia du soutien de Maurice Denis et Desvallières, mais ce fut avec Delaunay et Gleizes qu’il fut le plus en contact d’amitié, sans compter l’écrivain Henry Poulaille qui fut pratiquement son frère.