Altrier, située au carrefour de diverticules romains — non loin de la grande chaussée Metz-Trèves — à fourni deux figurines de Mercure, dont chacune le représente sous un aspect différent. Au sud-ouest du Luxembourg, l'aire du Titelberg (Mont Titus, en patois «Tetelbierg»), autre site dont les fouilles récentes confirment la haute importance archéologique, a livré, selon une tradition orale, un bronze d’un élégant naturalisme: un sanglier lancé, la tête haute, dans une course d’attaque. Il est aujourd’hui au Musée du Louvre. Une génisse, faisant partie des collections du Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye, provient elle aussi du Titelberg. W. Froehner, dans son catalogue de la collection Gréau, mentionne un taureau «trouvé en 1825 au Mont Titus (n° 1074)» et qui, d’après S. Reinach, serait le pendant de la génisse. D’autres figurines et de menus objets en bronze qui ont été collectés sur ce vaste plateau d’une superficie d’environ 58 ha, se trouvent à présent dans des collections luxembourgeoises et étrangères. Le Titelberg était relié à Ricciacus/Dalheim par une voie secondaire. Parmi les oeuvres'qui ont un intérêt particulier, il convient de mentionner encore: une panthère terrassant un cygne, bronze d’une exécution soignée et qui provient du Widdenberg (dont le flanc méridional domine le point de jonction de deux grandes voies se dirigeant vers Trèves); un masque qui faisait partie d’un casque d’apparat et que contenait une tombe à Hellange (à côté d'une magnifique coupe mosaïquée et de verreries datant de la seconde moitié du Ier siècle), enfin une applique représentant le dieu Soleil («Sol») et qui fut découverte dans les substructions d’une villa romaine à Dickweiler («Riedchen»). Quant à la technique du bronzier, elle n’est pas toujours la méme. S'il se propose d'exécuter une figurine dans un moule à cire perdue, il forme une armature en argile, le noyau, qu’il enrobe d’une couche de cire. Celle-ci, il la modèle avec soin, lui conférant l’aspect de la figurine. Puis, la cire est enduite d’une terre glaise très fine pour former un manteau de protection qui durcira au cours de la cuisson, tandis que la cire s’écoulera par des trous aménagés à cet effet. Le vide ainsi obtenu est comblé par le bronze en fusion, un alliage de cuivre et d’étain, auxquels on ajoute fréquemment d’autres métaux. Leurs proportions déterminent la teinte du bronze. Cette technique dite fonte en creux, est très souvent mise en pratique pour des raisons d’économie. Par contre, une statuette en fonte pleine, a été entièrement modelée en cire, sans l’aide d’une armature. Après la fonte, des retouches, la finition des détails ou l’ornementation, sont effectuées par limage et par ciselage. Ces travaux d’embellissement comprennent aussi des incrustatiohs d’émaux. Par l'ajustement de petites lamelles de métal, l'artiste fait disparaître les défauts apparus sur l’épiderme au cours de la fonte. Quelquefois certains éléments, par exemple les bras, les attributs, sont fondus isolément et ensuite rapportés. Pour dégager la statuette après la fonte, la chape de protection en terre cuite doit être brisée, de sorte qu’on ne peut pas la réutiliser. De ce fait, chaque figurine est une création nouvelle, quoique le plus souvent inspirée «à travers de nombreuses copies intermé- diaires» de modèles grecs. Pour l'exécution des appliques ornementales qui présentent un relief peu saillant, le bronzier peut aussi se servir d’un moule en terre cuite (par exemple à pièces jointives) qui lui permet de répéter l'opération de la coulée et d'obtenir ainsi des objets en série.