Lorsque, après la conquête de la Gaule, la population celtique entre en contact avec les Romains, elle s'éprend vite de la civilisation et de la culture méditerranéennes. Du Ier au Ve siècle de notre ère, à part les temps des incursions barbares, la domination romaine suscite dans nos régions un essor général dans les domaines des arts industriels et des beaux-arts. Si, auparavant, les représentations figurées étaient rares, les dieux des Gaulois seront désormais anthropomorphisés, rapprochés des divinités romaines et souvent confondus avec elles. Parfois cette fusion entraîne l’association étroite des appellations gauloise et latine; dans quelques cas, la désignation gauloise précède le nom latin, comme marque de l’attachement profond de la po- pulation indigène à ses dieux, par exemple Lenus-Mars. Le culte des dieux avait une grande importance dans la vie des Romains qui étaient très supersti- tieux. Le nombre de leurs dieux est impressionnant. Les plus connus représentent des forces naturelles ou des idées morales. Citons Jupiter, Junon, Minerve, Mars, Mercure, Vénus, Diane, dont la vénération a laissé des traces dans nos régions. Les Romains cherchaient en outre à se concilier la bienveillance des génies, divinités protectrices des hommes et des choses; ils avaient le culte des héros tels Quirinus et Hercule, ainsi que celui des vertus et des forces morales divini- sées, la Victoire, la Paix, la Piété, la Fortune. Après la conquête de l’Orient, ils accueillirent les cultes d’Isis et de Sérapis (Égypte), de Mithra (Phrygie), de Cybèle (Asie Mineure). L’image de la divinité fut placée dans les sanctuaires et les fidèles y déposaient leurs offrandes et les ex-voto. Les Romains étaient aussi très attachés au culte des morts. Ils honoraient les âmes de leurs ancêtres, le dieu Lare et les Mânes, par des sacrifices réguliers. Sur l’autel domestique prenaient place en outre les statuettes des Pénates, génies protecteurs de la Famille.