1934 Retour à Paris. Publie en collaboration avec Camille Bryen et sous le nom de Raoul Michelet un recueil de poémes et de photos intitulé «Actuation poétique». Je rencontrai Bryen en 1934 & la Galerie «Gravitations» dirigée par le peintre Louis Cattiaux. La publication de «l'Actuation» fut suivie d'autres manifestations. Ainsi nous déposámes des «objets» réalisés par Bryen dans des endroits les plus inattendus, nous affichâmes nos poèmes et images sur les murs de Paris. 1936-39 Au cours de cette période, sa vie est étroitement liée à celle du groupe surréaliste dont il partage toutes les activités. A partir de 1937 ses photos paraissent dans la revue «Minotaure». En méme temps il apprend la gravure à l'Atelier 17 de William Hayter. Pour les surrealistes l’Art n’etait pas une fin, mais le moyen d’amener au jour certaines révéla- tions des profondeurs. Toutes les techniques étaient valables dans la mesure où elles étaient subordonnées à cette recherche. Pour ma part, j'avais adopté les moyens photographiques dont les techniques impersonnelles me séduisaient bien plus que le dessin ou la peinture pour réaliser ce réel dont nous ne cessions de montrer les aspects insolites. Mais bien plus qu’une manière de s'exprimer, c'était une maniére de vivre — un effort pour concilier dans sa vie le réve et l'amour. A cette époque il fait la connaissance de Roger Gilbert Lecomte qui vivait avec une amie de sa femme. Pendant plus d’un an je voyais tous les soirs R.G. Lecomte. En face du fait religieux le surre- alisme n'avait trouvé comme réponse que l'injure la plus grossiére («Dieu est un porc»). R.G. Lecomte me fit comprendre le sens du mot «Tradition». Ainsi le fait religieux s'éclairait d'une autre maniére que par l'injure ou le moralisme catholique déprimant de ma Jeunesse. Il dévoila à mes yeux le symbolisme des grandes religions, celui de la Bible. Curieuse université que la nótre, faite de brasseries et cafés du quartier Alésia oi nous veillions tard au milieu d'ivrognes et de prostituées. TY zt 1939-45 La guerre fait éclater le groupe surréaliste. En 1940 Ubac se réfugie à Carcassonne en compagnie de René Magritte et de Jean Scutenaire. Rapatrié, il partage sa vie entre Paris et Bruxelles. Il collabore à la «Main à Plume» mais fréquente surtout à Paris le groupe de la revue «Message» dirigée par Jean Lescure. Il y rencontre entre autres Eluard, Queneau, et surtout André Frénaud à qui va le lier une amitié fructueuse. Il prend ses distances vis-à-vis du surréalisme. Sa derniére manifestation sera d'illustrer en 1942 par des photographies «l'Exercice de la pureté» de Jean Lescure.