QM e & hE >= Qus ow Ip Ne en 1928 ä Vienne, Hundertwasser apparait aujourd’hui comme l'un des peintres les plus originaux et peut-étre le plus ensorcelant de sa génération. S'il est certes possible de lui découvrir des affinités avec tel ou tel de ses prédécesseurs (ses compatriotes Gustav Klimt et Egon Schiele notamment l'ont marqué de facon incontestable, et Klee aussi l'a guidé), il n'en faut pas moins reconnaitre que depuis le moment oü son art posséde ses traits distinctifs, il est fonciérement personnel. Une vision qui par son ingénuité fait penser à celle des enfants, un esprit toujours enclin à l'aventure poétique, une imagination qui se complait à transgresser les limites du possible et du vraisemblable, la nostalgie du paradis perdu et le désir opiniâtre de le retrouver, le goût des rêveries utopiques, un style enfin dont le röle essentiel est de pro- voquer l’emerveillement, tout cela nous vaut des peintures d’un pouvoir enchanteur tres particulier, auquel il semble difficile de se soustraire. D'autant plus que les tableaux de Hundertwasser ne se bornent pas à attirer le regard, ils le captent et le retiennent dans un réseau de lignes colorées. Ces lignes, en general, sont sinueuses, coulantes; il arrive qu'elles suggérent le mouvement de l'eau qui tourbillonne, et à force de s'enrouler en spirale (irréguliére) ou de se répéter avec obstination, elles se font obsédantes. Souvent elles constituent de veritables labyrinthes d’oü il ne parait plus possible de s'échapper. Pourtant on ne se sent pas dans une prison qui étouffe. Le coloris offre trop d'agrément pour que puisse naître une sensation déprimante. Est-ce à dire que tout dans cet art soit idyllique? Nullement. Cà et là nous remarquons de la mélancolie, des larmes, de l'inquiétude, des menaces. Et jusque dans ce que l’éclat des couleurs peut avoir d’artificiel, on voit se manifester le besoin passionné de substituer à la réalité ordinaire de notre monde, que le peintre estime pernicieuse, une réalité inventée ou enjolivée, qu'il juge salutaire. Les droits accordés a lirrationnel s’expliquent eux aussi, en définitive, par le