de flamine (prétre) de Lenus-Mars. — Rappelons à ce propos les fragments encore encastrés à Luxembourg-Clausen et relevons e. a. ceux de Waldbillig et de Sanem qui, d’après Wiltheim, existaient encore au XVIIe siècle. Enfin, à Luxembourg-Ville (lieu-dit «Rhamberg») des blocs sculp- tés importants ont fait leur apparition la veille des fêtes du millénaire de la ville (963-1963) et ont posé des problèmes nouveaux aux historiens. Les monuments cossus mis à part, on a retrouvé chez nous des autels et des cippes de proportions plus modestes, de petites stèles, humbles témoins de la piété de gens moins fortunés. Nombreux sont les fragments d’éléments architecturaux, cotniches, colonnes, chapiteaux — surtout de style provincial — trouvés sur notre territoire: à eux seuls, ils démontrent déjà l’importance de l’apport de la civilisation romaine. La croyance au pouvoir bienfaisant des matrones, les «Junones», trouve son expression dans les nombreuses figurations de ces bonnes déesses-mères bien charpentées et dont la dignité empesée inspire la confiance. Portant des fruits ou un petit animal sur leur giron, une corne d’abondance ou un poupon dans les bras, elles arborent des attributs de la fécondité; leur protection s’étendait sur les gens, les moissons et les animaux domestiques, dans le présent et jusque dans l’au-delà. La véné- ration de l’image de ces dispensatrices de richesses était une obligation indispensable pour le clan familial. Particulièrement à l’honneur dans nos contrées, la déesse Epona occupe une place de choix avec, dans nos collections, une dizaine de ses effigies. Excellents cavaliers, éleveurs réputés, les Trévires, redoutables par leur bravoure, vouérent un culte spécial à leur protectrice. De Dalheim-Ricciacus, relai au point de jonction des routes romaines de Trèves à Metz et de Trèves à Reims, proviennent les figurations les plus représentatives de cette déesse assise de face ou montée à califourchon sur une jument. Comme signe de parenté avec les matrones, elle porte les mêmes attributs que ces der- nières : fruits, animaux ou corne d’abondance. Ailleurs elle est flanquée ou entourée de poulains. D'aucuns lui reconnaissent un caractére chtonien. Drapée coquettement dans les plis multiples dune tunique ou vêtue d’une robe austère à la mode indigène, cette déesse renommée gauloise, garde sur nos reliefs une distinction qui tranche agréablement sur la médiocrité de tant de ses effigies. Une autte catégorie de monuments de dimensions plutót modestes comprend les petites stèles, des laraires, les autels domestiques, enfin des pierres en forme de cabanes, de petits édifices, dont la destination, par exemple comme couronnement d’urnes funéraires ou leur usage à des fins cultuelles, n’est pas déterminée avec certitude. Le long des routes romaines, parcourues en premier lieu par la poste publique, et aux carrefours, des bornes milliaires, des colonnes z/izéraires indiquaient les lieux d'étape et les distances à franchir. 17