souvenit. Nombreux sont ceux, en pays trévire, dont la mémoire a été honorée par des construc- tions monumentales en forme d'autel, de cippe ou de pilier, tel celui qui s'éléve à Igel, à proximité de Tréves (promue résidence impériale vers 290 apr. J.-C.). Ce dernier, le seul en son genre qui soit encore debout, répondait à la situation aisée d'une famille de drapiers enrichie par le négoce. D'importants fragments de pierres sculptées découvertes à Neumagen (Noviomagus) en Rhénanie, principalement à partir de 1877, permirent de faire un rapprochement avec le monument d’Igel dont l’analogie du style et des thèmes est indéniable. En se basant sur ces fragments et divers monuments érigés du temps des Romains, les archéologues, notamment Félix Hettner et Wilh. von Massow, ont proposé une restitution de plusieurs types de monuments funéraires. Beaucoup de blocs et de fragments conservés au Musée de Luxembourg présentent les caractéristiques orne- mentales de tels monuments. WA Le pilier funéraire est une construction élancée, de plan plus ou moins carré, formée de plusieurs parties superposées. D’une manière générale, l’ensemble se compose d’un socle, d’une zone princi- pale avec l’inscription et l’effigie des défunts dans une niche creusée entre des pilastres, surmontée d’une frise et d’un fronton, enfin couronnée d’une pyramide. Les blocs de pierre de taille sont empilés et maintenus par des agrafes de fer. En d’autres termes, les pierres étaient généralement posées à joint vif et n’étaient liées par aucun mortier. Les faces sont agrémentées de sculptures se rapportant à la vie du défunt, évoquant sa position sociale, sa profession, souvent complétées par des scènes empruntées à la mythologie. Les reliefs étaient rehaussés par des couches de couleurs: certains fragments en ont gardé la trace. L’emplacement des monuments funéraires était choisi de préférence sur une hauteur ou le long d’une chaussée où ils attiraient de loin le regard. Il existe des routes jalonnées de monuments qu’on peut désigner comme «voie des tombeaux». Toutefois, le pilier lui-même n’abrite pas les cendres des défunts, celles-ci sont enfouies à côté ou aux alentours du monument, d’habitude à l’intérieur d’un enclos funéraire. D'aspect plus trapu, le cippe monumental funéraire, de plan rectangulaire oblong, comprend d’ordi- naire un socle supportant l’édicule avec les effigies des défunts et un emplacement réservé à l’ins- cription. Les défunts sont représentés quelquefois sous un dais en forme de valve rainurée. L’édicule, flanqué de pilastres avec ou sans chapiteau, est surmonté d’une frise dont le sujet est à catactère religieux ou emprunté à la vie domestique (c’est-à-dire la vie dans les provinces gallo-romaines), et d’une corniche décorée de motifs végétaux ou géométriques. Le cippe peut être couronné par une pomme de pin parfois supportée par un toit en pyramide peu élevé et gagner ainsi une silhouette plus élancée. De même qu’un groupe sculpté en ronde bosse, p. ex. Hercule étouffant le lion, symbole de la victoire sur la mort et le mal, dont les fragments ont été découverts à «Weiler» (entre Lellig et Wasserbillig), peut tenir lieu de couronnement. Le cippe funéraire à dessus semi-cylindrique est forme d’une pierre cubique évidée, laquelle renferme les cendres, surmontee d’un demi-cylindre en pierre dont la base est un peu plus large. L’inscription